P-au-P, 29 nov. 2021 [AlterPresse] --- À l’occasion des 34 ans du massacre des électrices et électeurs à la ruelle Vaillant, à Port-au-Prince, le dimanche 29 novembre 1987, différentes organisations politiques, dont le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo, le Mouvement des travailleurs et des citoyens (Mtc), l’Initiative patriote Marien (Ipam) et le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod) mettent en garde la population haïtienne contre un éventuel massacre en Haïti, lors des prochains scrutins sur le territoire national.
Pour justifier cette mise en garde, elles évoquent la situation de terreur et de criminalité, entretenue par les gangs armés dans le pays, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, en conférence de presse conjointe, ce lundi 29 novembre 2021, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
« Nous dénonçons les velléités de l’équipe de facto au pouvoir, qui veut organiser, à tout prix, des élections avec la présence des gangs armés, pour répéter un plus grand massacre que celui de la ruelle Vaillant (le dimanche 29 novembre 1987) », insiste Josué Mérilien, dirigeant du regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo.
Tout en appelant la population à la vigilance, le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo demande aux actrices et acteurs d’éviter de prendre part aux consultations populaires, concernant surtout l’adoption d’une nouvelle Constitution et les élections.
Ces scrutins n’ont pour objectifs que de renouveler le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk) en place et d’intensifier l’insécurité, condamnent-elles.
Aucune sanction n’a été réellement prise contre les auteurs du massacre du 29 novembre 1987, déplore l’historien Georges Michel, dans une interview accordée à AlterPresse.
Les familles des victimes de cette tuerie n’ont bénéficié, jusqu’à présent, d’aucune réparation, critique-t-il, tout en encourageant à lutter pour garantir la démocratie, qui n’est pas un acquis définitif.
A l’occasion du 34e anniversaire, ce lundi 29 novembre 2021, du massacre de la ruelle Vaillant, le premier ministre de facto Ariel Henry a déposé une gerbe de fleurs, sur les lieux de cet événement, en mémoire des victimes.
« Ruelle Vaillant ne doit plus jamais se reproduire, tant cet acte, tristement célèbre, reste odieux et antidémocratique », déclare, ce lundi 29 novembre 2021, Ariel Henry, lors d’une cérémonie d’offrande florale à la mémoire des dizaines de victimes dans le massacre de la ruelle Vaillant, le 29 novembre 1987.
Dans ce contexte, le chef du nouveau gouvernement de facto a réitéré sa détermination pour la création d’un climat social et politique serein, visant à garantir l’organisation d’élections libres, transparentes et non partisanes en Haïti, dans un communiqué.
C’est la condition sine qua non « pour doter le pays d’un personnel politique légitimement élu », selon le premier ministre de facto.
Rejet du nouveau gouvernement de facto
Le récent replâtrage du gouvernement de facto (qui a inclus seulement 8 nouveaux titulaires) est contre les revendications populaires, en ne faisant que le travail du gouvernement américain, estiment les organisations politiques et sociales.
« C’est un remaniement entre les mafias et des politiciens corrompus, pour détruire le rêve que le peuple haïtien souhaiterait construire à travers l’accord du 30 août 2021 », relève Hugues Célestin, coordonnateur de l’Ipam.
Ce remaniement ministériel est effectué le mercredi 24 novembre 2021, par le premier ministre de facto Ariel Henry, contre les procès des dossiers de PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti et de divers massacres et assassinats, rejette l’Ipam.
La population doit se soulever et embrasser le projet de rupture, prôné par l’accord du 30 août 2021, pour sortir le pays de sa situation actuelle, soutient, de son côté, Jacques Charles du Mouvement des travailleurs et des citoyens. [mj emb rc apr 29/11/2021 15:51]