P-au-P, 19 nov. 2021 [AlterPresse] --- En dépit d’une mise en garde de l’Organisation des Nations unies (Onu) contre les rapatriements massifs, notamment de femmes enceintes en République Dominicaine, les opérations d’expulsions des ressortissantes et ressortissants haïtiens se poursuivent vers Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Au moins 378 Haïtiennes et Haïtiens, dont 19 femmes enceintes, ont été arrêtés, au cours des dernières 48 heures, par des membres de l’armée et des inspecteurs de l’immigration dominicaine, lors d’opérations menées dans les provinces de Valverde, Santiago de Los Caballeros, Montecristi, Santiago Rodríguez et Dajabón (Nord de la République Dominicaine), révèle un article, publié, ce vendredi 19 novembre 2021, dans le journal dominicain Listin Diario et consulté par l’agence en ligne AlterPresse.
A Santiago de Los Caballeros, les agents de l’immigration ont arrêté 79 Haïtiens sans papiers, dont 10 femmes enceintes.
Les Haïtiennes enceintes ont été arrêtées par des agents de contrôle de l’immigration et de la migration à proximité de l’hôpital régional José María Cabral y Báez, à Santiago de Los Caballeros.
Des membres de la quatrième brigade d’infanterie de l’armée de la République Dominicaine, basée à Mao, dans la province de Valverde, commandée par le colonel German Rosario Pérez, ont continué, le jeudi 18 novembre 2021, à arrêter des Haïtiennes et Haïtiens sans papiers, qui traversent irrégulièrement la frontière.
Au moins 260 Haïtiens ont été détenus, dans les dernières heures, dans le Nord-Ouest de la République Dominicaine.
Parmi eux, se trouvent 24 femmes, dont 9 enceintes, qui ont affirmé être entrées clandestinement dans le pays pour être soignées dans les hôpitaux dominicains.
Ces ressortissantes et ressortissants arrêtés ont été remis aux autorités de l’immigration, qui ont procédé à leur rapatriement.
Ces actions font partie des instructions du commandant général de l’armée, le général de division Julio Ernesto Florián Pérez, suivant les instructions du ministre de la défense, Carlos Luciano Díaz Morfa, et du président Luis Abinader, fait savoir le colonel Rosario Pérez.
De telles actions « mettent en danger l’intégrité physique et la vie » de ces femmes et violent le processus établi dans les protocoles nationaux et les conventions et normes internationales sur l’expulsion des migrants, estime l’Onu.
Des centaines de femmes enceintes ont été expulsées en République Dominicaine vers Haïti, suite à une campagne lancée, en ce sens, par les autorités dominicaines de l’immigration.
Le mardi 16 novembre 2021, plus de 200 migrants haïtiens, dont six femmes enceintes, quatre femmes allaitantes et 15 enfants, ont été refoulés en Haïti par les autorités dominicaines, a signalé, dans un tweet, la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (Garr).
De son côté, le Ministère haïtien à la condition féminine et aux droits des femmes (Mcfdf) déplore les conditions inhumaines de déportations massives des ressortissantes et ressortissants haïtiens, dont plusieurs femmes enceintes, en République Dominicaine, dans une note de protestation.
A travers cette chasse impitoyable, le gouvernement dominicain viole les droits les plus fondamentaux de nos compatriotes, dénonce le Mcfdf.
Le Ministère haïtien à la condition féminine et aux droits des femmes qualifie d’inhumain le comportement des autorités dominicaines, qui investissent les hôpitaux pour déporter vers Haïti « les femmes, qui viennent tout juste d’accoucher, et garder leurs bébés dans des couveuses en République Dominicaine ». [emb rc apr 19/11/2021 11:55]