P-au-P, 11 nov. 2021 [AlterPresse] --- La rareté de carburant et de l’eau potable menace les services médicaux ainsi que leurs patientes et patients, y compris ceux gérés par Médecins sans frontières (Msf), alerte l’organisation, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« D’autres fermetures d’établissements sont à prévoir, si la pénurie de carburant se poursuit », avertit l’organisation Msf.
Msf cite l’hôpital de traumatologie et de brûlures à Tabarre (une des municipalités au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), qui a été contraint, la semaine dernière, de réduire ses activités médicales et ne traitant plus désormais que les urgences vitales.
Les autorités étatiques sont impuissantes à lutter contre les bandes criminelles, qui bloquent l’accès aux terminaux de distribution de carburant dans la capitale, entrainant une rareté du carburant sur le marché local.
L’organisation Msf craint une carence de carburant, d’ici trois semaines (fin novembre - début décembre 2021), dans les générateurs de son hôpital à Tabarre et de son centre d’urgence à Turgeau.
Le générateur du centre d’urgence de Msf à la grande agglomération de Cité Soleil (municipalité au nord) sera à court de carburant d’ici deux semaines et demie, a-t-elle poursuivi.
Msf informe avoir procédé, malgré tout, à une réduction de sa consommation d’énergie par des mesures d’urgence.
« Pratiquement, tous les établissements de santé publics et privés de Port-au-Prince ont suspendu les nouvelles admissions ou les ont limitées aux cas d’urgence vitale ; certains encore ont tout simplement été contraints de fermer leurs portes ».
Des membres du personnel ne disposent plus de moyens de transports pour se rendre à l’hôpital et y assurer leurs gardes, et des patientes et patients pourraient retarder leur recours aux soins, en raison des difficultés rencontrées dans la ville, poursuit Msf.
Le problème du carburant n’est pas sans conséquence sur les autres biens et services essentiels, dont les prix des denrées alimentaires, qui ont fortement augmenté, et l’approvisionnement en eau qui est menacé, relève Médecins sans frontières.
Pour pallier la dépendance au carburant, l’organisation médicale indique qu’elle est en train d’installer des panneaux solaires à l’hôpital de Tabarre.
« Les installations médicales, les patientes et patients et la population ont tous besoin d’eau potable. S’il n’y a plus d’approvisionnement en eau salubre dans ces zones, nous serons probablement confrontés à une augmentation des maladies hydriques et d’autres besoins médicaux urgents apparaîtront, alors que les installations médicales sont menacées de fermeture complète », alerte le coordonnateur médical de Msf, Jean-Gilbert Ndong. [mj emb apr 11/11/2021 16:20]
Photo : Msf
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