P-au-P, 11 nov. 2021 [AlterPresse] --- La population ne pourra plus supporter la crise du carburant, au-delà d’une semaine, estime le Réseau haïtien de journalistes en santé (Rhjs), lors d’une conférence de presse, ce jeudi 11 novembre 2021, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Tout en demandant de rendre disponible le carburant dans les stations-services pour le bien-être de la population, le Dr. Odilet Lespérance, membre du Rhjs, appelle les autorités concernées à assumer leurs responsabilités, en ce sens.
De plus en plus de cas liés aux Accidents vasculaires cérébraux (Avc) et à l’hypertension sont répertoriés, déplore-t-il, signalant un dysfonctionnement de divers centres hospitaliers du pays.
Cette situation aura des conséquences beaucoup plus graves sur la santé de la population, qui fait déjà face aux problèmes de l’insécurité grandissante dans le pays et n’avait déjà pas accès aux soins sanitaires, craint-il.
Le Centre ambulancier national (Can) ne serait pas en mesure de transférer les patientes et patients, contrairement à auparavant.
Cette crise contraint des hôpitaux à cesser leurs services, dont l’hôpital privé Bernard Mevs à Port-au-Prince, tandis que d’autres fonctionnent uniquement au cours de la journée et sont fermés le soir, relève Lespérance.
Ces hôpitaux déclarent n’être pas en mesure de gérer les cas d’urgence, ni de procéder à des opérations, qui nécessiteraient normalement beaucoup d’énergie.
Les autorités étatiques sont impuissantes à lutter contre les bandes criminelles, qui bloquent l’accès aux terminaux de distribution de carburant dans la capitale, entrainant une rareté du carburant sur le marché local.
Cette rareté de carburant et de l’eau potable menace les services médicaux et leurs patients, y compris ceux gérés par Médecins sans frontières (Msf), alerte l’organisation Msf, dans un communiqué.
Msf cite l’hôpital de traumatologie et de brûlures à Tabarre (une des municipalités au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), qui a été contraint, la semaine dernière, de réduire ses activités médicales.
« D’autres fermetures d’établissements hospitaliers sont à prévoir, si la pénurie de carburant se poursuit », avertit Msf. [mj emb apr 11/11/2021 15:40]
Source photo : Rhjs/FB