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Environnement : L’État haïtien, le grand absent dans la protection des réserves de la biosphère, dénonce Ecovert-Haïti

P-au-P, 05 nov. 2021 [AlterPresse] --- Le coordonnateur de recherche de l’organisation Ecovert-Haïti, le militant écologiste Arnel Dorléan, déplore le mutisme de l’État en Haïti, face à la dégradation des réserves de la biosphère du pays, à l’occasion de la Conférence de Glasgow de 2021 sur les changements climatiques (Cop26), qui se déroule du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse, dans un entretien accordé à AlterPresse/AlterRadio.

Dorléan dénonce une exploitation abusive des principales ressources en eau du pays, comme la Rivière Grise, la Rivière Froide et la Source Cerisier, sans oublier le Parc Macaya dans le grand Sud d’Haïti, contenant une forte concentration de biodiversité.

Tout en signalant l’absence de mesure de contrôle dans des zones côtières, abritant des réserves de biosphère, le militant écologiste condamne la passivité des autorités étatiques, par rapport à la détérioration de l’environnement du pays.

« Toutes les ressources indispensables à la vie se dégradent en Haïti. Il n’y a pas de gestion de déchets, des ressources en eau, de la mer. Pourtant, c’est l’un des pays les plus vulnérables, dans les Caraïbes, par rapport aux catastrophes naturelles ».

Les différentes conventions, signées par l’État haïtien sur le développement durable, ne se sont jamais matérialisées, regrette le militant écologiste Arnel Dorléan.

Faute de politique sur la biodiversité, les représentants d’Haïti n’ont aucun rapport à présenter à la 26e Conférence des Nations unies sur le climat (Cop26) à Glasgow (Écosse), alors que les aléas climatiques pèsent très lourd sur Haïti, souligne-t-il.

« En matière de gestion de l’eau, l’État Haïtien n’a pris aucune mesure pour faire respecter l’arrêté du 08 octobre 1992, déclarant d’utilité publique quinze (15) sources d’eau, qui alimentent l’aire métropolitaine en eau salubre », lit-on dans une note de l’organisation Ecovert-Haïti.

A force d’être soumise à des exploitations abusives, la Forêt des Pins, évaluée autrefois à 32,000 hectares, est aujourd’hui réduite à environ 12,000. Et, il ne reste que 600 hectares des 2,000 hectares du Parc national La visite, indique-t-elle.

Certaines sources, alimentées par ces réserves de biosphère, sont asséchées. Une situation, qui affecte gravement les activités agricoles dans certains endroits du pays, ajoute Ecovert-Haïti. [dj emb rc apr 05/11/2021 12:10]