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COP26, « la chance qui passe... » ?

Par Jean-Pierre Leroy (Global Media 28)

« L’Heure est à l’Action afin de Réduire à 1.5 Degré l’Accélération du Réchauffement Planétaire. »
Antonio Guterres

Maryland, 04 Nov. 2021 [AlterPresse/Global Media 28] --- Alors qu’Haiti se noie en pleine tourmente politique, agitée par les vagues de l’insécurité morbide et mortelle, 120 leaders du monde et des milliers de délégués se penchent sur le Climat en proie à un réchauffement accéléré.

Du Forum G-20 de Rome à la Conférence des Parties (COP) de Glasgow, Ecosse, le message véhiculé par le président américain Joe Biden, son homologue français Emmanuel Macron, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre indien Narendra Modi, la chancelière Angela Merkel, pour ne citer que ceux-là, reste le même. “Le monde doit réduire de moitié ses émissions de CO2 dans l’Atmosphère au cours de la prochaine décennie et atteindre zéro émission nette de carbone d’ici l’année 2050 si nous voulons limiter l’augmentation de la température mondiale à 1,5 degré”, ont-ils déclaré.

Ce message sera martelé pendant 13 jours à Glasgow du 31 octobre au 12 novembre 2021 au cours de la 26 édition du COP (COP26)

Le COP26 revêt un triple objectif : “le bilan des réalisations des pays signataires de l’accord de Paris lors du COP21, le renouvellement de leurs engagements financiers (Fonds NDC), la mise à jour de leur plan respectif et leur objectif 2030.” Le Bilan mondial reste mitigé selon le dernier rapport des Nations Unies faisant état d’un rapprochement du 2 degré Celsius fixé lors du dernier sommet. Dans le cadre de l’Accord de Paris, chaque pays a accepté de communiquer ou de mettre à jour ses objectifs de réduction des émissions dans l’ensemble de leur économie et/ou dans des secteurs spécifiques.

De l’avis des experts en science de l’environnement, la décennie 2030 s’avère cruciale pour l‘avenir de notre planète. Les leaders du COP26 vont travailler au cours de ces deux semaines de rencontres afin d’adopter une stratégie commune en vue d’accélérer la transition du charbon vers l’énergie propre, protéger et restaurer la nature au profit des peuples et du climat, pousser la transition vers les véhicules électriques.

Ce n’est pas sans raison que l’envoyé spécial du président américain pour le climat, John Kerry, a qualifié le COP26 de “Sommet de la Dernière Meilleure Chance.” Le président américain Joe Biden lui-même a mis l’emphase sur les effets dévastateurs et mortel de l’accélération du réchauffement planétaire que ce soit à Rome lors du Forum des 20 premières économies mondiales que ce soit à Glasgow lors de son discours inaugural. “Le changement climatique détruit la vie et les moyens de subsistance des gens et le fait tous les jours. Ce changement coûte des trillions de dollars à notre pays. Chaleur, sécheresse, feux de forêt plus intenses dans certains endroits, mauvaises récoltes, inondations et tempêtes répétées, les États-Unis ont vécu tout cela au cours de ces derniers mois. D’autres régions de la planète ont également vécu des experiences similaires” a déclaré Joe Biden.

Les Leaders des Grands Pays Pollueurs, la Chine, la Russie et l’Arabie Saoudite, Absents du COP26

L’absence du président chinois Xie ZingPing, son homologue Russe Vladimir Putin et le prince arabe Mohamed Bin Salman justifiée par le Covid-19 est considérée comme un acte de boycottage due à la présence du leader américain Joe Biden qui n’a pas caché sa déception. Selon un rapport de la Carbon Disclosure Project (CDP) la Chine, l’Arabie Saoudite, l’Iran et la Russie arrivent en tête du classement parmi les plus gros émetteurs de CO2. Le rapport, qui se base sur des données publiques, précise qu’un cinquième de ces émissions proviennent d’entreprises profitant de fonds publics et que 41% des émissions sur les 28 dernières années émanent d’entreprises aux mains d’investisseurs (Peabody, Chevron, Total). La CDP depuis, ces quatre dernières années, ne cesse de tirer la sonnette d’alarme : “Si nous continuons sur ce même rythme, d’ici 28 ans, « la température moyenne de la Terre pourrait augmenter de quatre degrés. »

Les Nations Unies ont vivement encouragé les pays développés et les gros pollueurs à assurer le leadership de cette lutte salutaire contre le changement climatique visant au maintient du réchauffement planétaire à 1.5 degré Celsius d’ici 2030. Le président Joe Biden a, pour sa part, pris l’engagement de réduire d’au moins 30% les émissions de méthane considéré comme le plus grand émetteur de CO2.

Le Plan chinois

La Chine, quoiqu’absente du COP26, a déjà présenté des plans de mise en œuvre spécifiques pour des domaines clés, tels que l’énergie, les transports industriels, le charbon, l’électricité, le fer et l’acier et le ciment, selon Xinhua, “ainsi que des mesures de soutien en termes de science et technologie, puits de carbone, fiscalité, et incitations financières.” La Chine compte réduire sa dépendance aux combustibles fossiles à moins de 20% d’ici 2060. Elle a également déclaré que ses émissions de carbone culmineraient avant 2030.

Xi a promis que la Chine ne construirait aucun nouveau projet d’électricité au charbon à l’étranger. Cependant, il a ordonné à son pays de “produire autant de charbon que possible” dans un contexte de crise énergétique persistante.

Le Plan russe

Quant à la Russie, elle a adopté un objectif identique à celui de la Chine visant la neutralité carbone d’ici 2060 en abandonnant progressivement le charbon comme source d’électricité au profit de l’énergie nucléaire, entre autres, selon les affirmations du président Vladimir Putin qui lors de son message video ce novembre. “Dans la pratique, nous nous efforcerons d’atteindre la neutralité carbone de notre économie. Et nous avons fixé un objectif concret – au plus tard en 2060”, a déclaré le président Russe. Moscou compte réduire ses émissions de près de 80% d’ici 2050.

Le Plan brésilien

En débit de l’absence du président Jair Bolsonaro, le Brésil est présent à ce sommet sur le changement climatique. La délégation brésilienne conduite par son ministre de l’Environnement Joaquim Leite a présenté un plan dont l’objectif est de mettre fin à toute déforestation illégale d’ici 2028 et de restaurer et de reboiser 18 millions d’hectares de forêts, à des fins multiples, d’ici 2030. L’objectif initial, selon la délégation, devait récupérer 12 millions d’hectares de forêt d’ici 2030, mais le gouvernement affirme qu’il a déjà atteint 16 millions d’hectares en 2020.

Le plan comprend également l’incitation et la promotion de la fabrication de véhicules hybrides et électriques, la mise en œuvre de programmes spécifiques pour réduire les émissions dans le secteur agricole, l’investissement dans de nouveaux réseaux ferroviaires pour le transport de marchandises et la réduction du transport routier pour réduire les émissions. Selon le plan, un chemin de fer pourrait entraîner une réduction d’environ 77 % des émissions de dioxyde de carbone dans l’atmosphère par rapport au transport routier de marchandises. Le plan vise également à créer de nouvelles normes pour les processus industriels et la facilitation des entreprises vertes.

A entendre le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le président Biden, et le premier ministre Britannique, les pays en voie de développement et les petites économies ne seront pas laissés pour compte. L’implémentation de l’accord de Paris a déjà prévu un mécanisme financier afin de les accompagner à peaufiner leurs plans tout en leur fournissant des resources adéquates à cette fin. Antonio Guterres a demandé à tous les pays signataires de l’accord de Paris (COP21) à respecter leurs engagements financiers afin d’alimenter le Fonds NDC (Contributions Définies au Niveau National).

Parmi les têtes d’affiche du COP26 figurent le Président américain Joe Biden, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le Premier ministre indien Narendra Modi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le Premier ministre italien Mario Draghi, le Président colombien Ivan Duque, le Président suisse Guy Parmelin, le Président sud-coréen Moon Jae, le président de la République démocratique du Congo Felix Tshisekedi actuel président de l’Union africaine, le président nigérian Muhammadu Buhari, le président ghanéen Nana Akufo-Addo, le président argentin Alberto Fernandez, la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen.

A signaler également la présence de la jeune activiste Greta Thunberg à ce sommet. [jpl apr gm28 04/11/2021 22:00]

Photo : ONU