P-au-P, 04 nov. 2021 [AlterPresse] --- La Plateforme des organisations haïtiennes de droits humains (Pohdh) et la Cellule de réflexion et d’action nationale (Cran) appellent les actrices et acteurs haïtiens à dégager un véritable consensus, pour gérer la question de la sécurité du pays, dans des prises de position séparées dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
« Il est fondamental que les actrices et acteurs montrent leur dépassement le plus rapidement possible, pour qu’ils puissent parvenir à un véritable consensus, afin de mettre en place un gouvernement légitime, capable d’assurer la gouvernance du pays et d’adresser un ensemble de questions, notamment la sécurité ».
C’est ce qu’a préconisé le secrétaire exécutif de la Pohdh, Alermy Piervilus, lors d’une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse, ce jeudi 4 novembre 2021.
L’insécurité grandissante entraine de grandes conséquences sur le transport du carburant à travers le pays, le fonctionnement des écoles, des hôpitaux et la vie des citoyennes et citoyens, relève la Pohdh.
Quatre nouveaux camions-citernes, qui transportaient des produits pétroliers, ont été détournés, le mercredi 3 novembre 2021, dans le quartier de Martissant (sud de la capitale), par des bandits armés, confirme l’Association nationale des propriétaires de stations-services (Anapross).
Le lundi 1er novembre 2021, plusieurs chauffeurs de camions-citernes, transportant du carburant, qui tentaient de traverser Martissant, ont été enlevés.
« Des malades ont trouvé la mort, parce qu’ils étaient incapables de traverser Martissant pour recevoir des soins dans un hôpital de la capitale », rapporte la Pohdh.
Elle avertit aussi que ce phénomène risque de paralyser totalement le pays, si rien n’est fait.
Depuis le dernier weekend d’octobre 2021, les affrontements entre les gangs criminels armés de Gran Ravin et de Ti Bwa, qui opèrent dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince, ont ressurgi et fait plusieurs morts et blessés par balles.
« L’insécurité est bel et bien un projet, organisé par les pouvoirs politiques, de concert avec les potentats économiques, avec la complicité du gouvernement et de la communauté internationale », critique, de son côté, la Cran, dans une note datée du mercredi 3 novembre 2021.
La Cellule de réflexion et d’action nationale appelle donc les actrices et acteurs, conscients de la situation, à agir en conséquence.
« Les cerveaux, qui planifient, paient et organisent l’insécurité, sont les vrais ennemis de la nation », affirme la Cran.
Pour résoudre le problème, la Cran demande aux actrices et acteurs, qui « prétendent défendre le bien de la population, d’engager un dialogue « sincère sans marronnage. Sans quoi, rien ne pourra avancer ».
En ce sens, elle exhorte les autorités du gouvernement provisoire à tirer les conséquences de leur incapacité à gérer une transition correcte et à se retirer de la scène, le plus rapidement possible. [mj emb apr 04/11/2021 15:15]