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Crise : La société civile attend une proposition concrète d’Ariel Henry, pour un dialogue politique conséquent en Haïti

P-au-P, 28 oct. 2021 [AlterPresse] --- Le Bureau de suivi de l’accord (Bsa) du 30 août 2021 (Bsa) invite le premier ministre de facto, Ariel Henry, à présenter une proposition concrète, pour un dialogue politique conséquent autour de leurs visions distinctes s’inscrivant dans le cadre des démarches stratégiques pour une transition en Haïti, dans une prise de position transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

Cette demande a été formulée par le Bsa, à l’issue d’une rencontre, tenue le mardi 26 octobre 2021, avec Ariel Henry.

« Nous sommes d’accord pour continuer à dialoguer, mais la délégation du Bsa a demandé au Dr. Ariel Henry de faire une proposition concrète. Dr. Ariel Henry s’est engagé pour le faire rapidement ».

Le premier ministre de facto a également insisté sur l’organisation des élections et la question de la Constitution pour pouvoir rétablir les institutions, rapporte le Bsa.

Ces élections ont été reportées à plusieurs reprises, dans un contexte de criminalité grandissante, alors que le processus de changement de la Constitution dans le contexte actuel est fortement déconseillé par divers secteurs clés du pays.

Le Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 affirme vouloir continuer à mener le dialogue politique avec les représentants du Protocole d’entente nationale (Pen), le Mouvement pour la transformation et la valorisation d’Haïti (MtvAyiti) et autres.

Plusieurs organisations politiques et de la société civile ont formulé des propositions d’accords divergents, dans le cadre de discussions engagées, pour parvenir à une sortie de crise à travers la mise en place d’une transition.

Les États-Unis d’Amérique, à travers ses émissaires dépêchés en Haïti, ont encouragé les signataires des différents accords politiques à s’unir, pour aboutir à une seule solution haïtienne à la crise.

Les dirigeants politiques et de la société civile haïtienne doivent continuer à travailler ensemble, pour trouver un terrain d’entente autour d’un projet commun, espère, à travers une récente déclaration, la représentante spéciale du secrétaire général des Nations Unies en Haïti, l’Américaine Helen Meagher La Lime, également cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh).

Ce projet commun « contribuera à favoriser un climat plus apaisé, dans lequel des actions décisives peuvent être prises et des réformes essentielles mises en œuvre », a-t-elle estimé, lors d’une session du Conseil de sécurité des Nations unies sur le Binuh, le lundi 4 octobre 2021.

« Nous ne sommes pas dans la situation d’aller négocier un accord, ni de faire un brassage pour satisfaire tout le monde. La question des accords politiques n’est pas une sommation, une addition, un exercice mathématique. L’accord politique, c’est comment les gens décident, à travers des discussions, sur comment ils vont gérer le pays », avait déclaré le Bsa, en conférence de presse le vendredi 8 octobre 2021.

Le Secteur dit démocratique et populaire (Sdp) a rejoint l’accord du 11 septembre 2021, pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire », initié par le premier ministre de facto.

Dans une note de presse, publiée le lundi 4 octobre 2021, le Sdp a encouragé Ariel Henry à poursuivre le dialogue inter-haïtien, pour une « application inclusive de l’accord ».

Le Secteur dit démocratique et populaire déclare souhaiter rapidement la mise en œuvre de l’accord du 11 septembre 2021, par la formation, sans délai, d’un gouvernement de consensus, la mise en place d’un nouveau Conseil électoral provisoire (Cep) et le rétablissement d’un climat sécuritaire sur le territoire national.

Entre-temps, les actes de criminalité, dont le kidnapping, ainsi que la rareté des produits pétroliers en Haïti viennent davantage amplifier la crise politique.

Une reprise timide des activités, notamment commerciales, est observée, ce jeudi 28 octobre 2021, dans le pays, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.

Les activités ont été complètement bloquées pendant trois journées consécutives, du lundi 25 au mercredi 27 octobre 2021, de protestations et de grève générale des syndicats de transports contre la criminalité et contre la rareté des produits pétroliers sur le territoire national.

Faute de carburant, plusieurs hôpitaux à Port-au-Prince et dans d’autres villes du pays sont contraints de réduire leurs activités ou de fermer leurs portes.

Face à la conjoncture, le Bureau de suivi de l’accord du 30 août 2021 appelle à la mise en application d’un bon plan pour combattre l’insécurité politique, dans la perspective d’une reprise des activités économiques, scolaires, entre autres. [mj emb rc apr 28/10/2021 11:05]