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Au milieu d’une grande confusion, l’Opc déclare qu’une frange de la communauté internationale sera tenue responsable de la crise en Haïti

Port-au-P, 27 oct. 2021 [AlterPresse] --- L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) déclare qu’il tiendra pour responsable de la crise actuelle une frange de la communauté internationale, pour cause d’omission, dans une note datée du 26 octobre 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPressse.

L’Opc fait part de ses craintes face à une éventuelle catastrophe humanitaire, liée à la crise de produits pétroliers en Haïti.

Il responsabilise les Nations unies dans la crise majeure que confronte Haïti actuellement pour avoir soutenu à travers le Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), la mise en place du gouvernement monocéphale du premier ministre de facto Ariel Henry.

Aujourd’hui, le pays est « sous la coupe réglée de l’Onu », estime l’Opc.

L’organisme public de défense des droits humains demande au Binuh de se conformer à sa mission et de faire en sorte que les autorités haïtiennes respectent le droit de toutes les citoyennes et de tous les citoyens du pays.

Le gouvernement de facto d’Ariel Henry semble aujourd’hui dépassé par les événements. La crise socio-politique s’intensifie dans le pays, dans un contexte toujours marqué par des actes de criminalité, dont le kidnapping, et une nouvelle pénurie de produits pétroliers.

Les gangs armés, qui imposent leurs lois dans des zones, comme Cité Soleil (nord de la capitale) et Martissant (périphérie sud), entre autres, empêchent la distribution de produits pétroliers, selon plusieurs voix.

Des mouvements de protestations et un appel à la grève générale contre les actes de criminalité dont le kidnapping et la pénurie du carburant, ont paralysé, les lundi 25, mardi 26 et mercredi 27 octobre 2021, toutes les activités sur le territoire national.

Les autorités de facto, qui gardent le silence face à cette situation, se montrent impuissantes à apporter une solution, susceptible d’aider à sortir de cette impasse.

L’Opc se dit vivement préoccupé par la persistance de la rareté des produits pétroliers sur le marché national, qui entrave le fonctionnement régulier des hôpitaux et centres de santé.

Les dirigeants de facto au pouvoir sont « incapables d’assurer une bonne gouvernance et de protéger la population en matière de sécurité et de soins sanitaires », fustige l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen.

Suite à la démission du chef ad intérim de la police, Léon Charles, le jeudi 21 octobre 2021, il a été remplacé par Frantz Elbé. Ce dernier est fortement critiqué par des organismes de défense de droits humains pour d’éventuelles implications passées dans des actes de violations des droits humains.

Depuis la nomination de Frantz Elbé, des changements ont été effectués au sein de la hiérarchie policière, n’ayant pour le moment aucun effet visible sur la situation.

La situation générale apparait extrêmement confuse. Il y a certes le mot d’ordre des syndicats contre la criminalité et la pénurie de carburants. Mais, il y a aussi des pans entiers de la capitale aux mains des gangs armés, qui imposent leurs lois.

Ces gangs armés ont ainsi pu mettre la main sur des stocks importants de produits pétroliers ou bien empêcher la distribution, à partir des dépôts de stockage au nord et au sud de la capitale, situés dans les quartiers qui subissent directement leur règne.

Il y a aussi aujourd’hui une apparente guerre intestine à l’intérieur du bloc de pouvoir. Plusieurs clans, qui sont face à face, ne s’entendent pas, alors que le premier ministre de facto reçoit le soutien d’une importante frange de l’ancienne opposition.

Des témoins rapportent avoir vu des véhicules immatriculés « Service de l’État » avec, à bord, des civils armés, pressurant des rares chauffeurs de transport en commun - qui se trouvaient tôt, dans la matinée de ce mercredi 27 octobre 2021, dans les rues - à cesser toute activité. [dj emb rc apr 27/10/2021 11:20]