P-au-P, 25 oct. 2021 [AlterPresse] --- Dans l’indifférence et le mépris des autorités de facto, la république d’Haïti se retrouve totalement bloquée, ce lundi 25 octobre 2021, sans aucune activité régulière, observe l’agence en ligne AlterPresse.
La rareté des produits pétroliers est l’une des causes de cette nouvelle forme de « pays locked », où toute circulation de personnes, de véhicules, voire de biens n’est plus possible...
Les rues sont désertes partout, sur le territoire national.
Les activités globales sont paralysées à nouveau, ce lundi 25 octobre 2021, dans la capitale, Port-au-Prince, et dans les principales villes de provinces, dans le cadre d’un mouvement de protestations et d’une grève générale lancée par des syndicats de transports publics contre la multiplication des actes de kidnapping et la rareté persistante des produits pétroliers en Haïti.
A Port-au-Prince, où les rues sont presque désertes, les véhicules de transports en commun ne fonctionnement pas, à part quelques rares motos-taxis.
Les entreprises commerciales ainsi que les établissements scolaires ont aussi gardé leurs portes fermées. Les écolières et écoliers ne sont pas remarqués dans les rues.
En différents endroits, des barricades de pneus usagés enflammées sont dressées sur la chaussée, notamment au bas de Delmas, de Carrefour Vincent (sur la route nationale No. 1), à Canapé-Vert et à Pernier (vers l’est de Port-au-Prince).
Des détonations d’armes sont entendues dans les environs de la grande agglomération de Cité Soleil (municipalité au nord de Port-au-Prince).
Sur l’Ile de La Gonâve, les responsables d’embarcations et de chaloupes ont décidé de ne pas voyager, ce lundi 25 octobre 2021, faute également de produits pétroliers.
Quelques patrouilles policières ont été remarqués au niveau de certains points fixes.
Ce mouvement de protestations et de grève générale contre la criminalité et contre la rareté des produits pétroliers perturbe les activités dans les villes de provinces comme au Cap Haïtien, à Plaisance, Limbé (Nord), aux Cayes (Sud), aux Gonaïves, Saint-Marc, Ennery (Artibonite/Nord), à Jacmel (Sud-Est), à Grand-Goave et à Petit Goâve (Ouest), à Hinche et à Mirebalais (Plateau central), à Jérémie (Grande Anse, une partie du Sud-Ouest d’ Haïti).
Le fait est que l’essence est de plus en plus rare et sa qualité douteuse, tandis que les prix ne cessent de grimper jusqu’à plus que quintupler, ainsi que les courses, lorsqu’on parvient à trouver un moto -axi.
Un gallon de gazoline se vend, sur le marché parallèle, jusqu’à 2,000.00 gourdes, alors que, dans les stations de distribution, il était à 201.00 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui).
Des mouvements de protestations ont eu lieu, le jeudi 21 octobre 2021, dans la capitale, Port-au-Prince, et dans plusieurs villes en province, pour protester contre la pénurie des produits pétroliers sur le marché national.
La grève est lancée à nouveau pour 3 jours par les syndicats de transports, pour dénoncer le laxisme des autorités face à la multiplication des actes de criminalité, dont le kidnapping, et face à la rareté, depuis plusieurs mois, des produits pétroliers en Haïti.
Un mouvement a déjà été tenu les lundi 18 et mardi 19 octobre 2021, en Haïti, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, qui a paralysé les activités.
Aucune annonce relative à la situation générale n’a été faite par le gouvernement de facto en place.
L’ancien directeur départemental du Sud-Est de la Police nationale d’Haïti (Pnh), puis des Nippes (une partie du Sud-Ouest d’Haïti), le commissaire divisionnaire Frantz Elbé, a remplacé, le jeudi 21 octobre 2021, Léon Charles à la tête de l’institution policière.
Cette décision est survenue après que Léon Charles a remis sa démission au premier ministre de facto, Ariel Henry, après plus de 11 mois à son poste.
En dépit de résultats apparemment satisfaisants dans le Sud-est, la nomination de Frantz Elbé à la tête de la police suscite beaucoup de remous au sein des milieux de droits humains pour sa participation supposée à des actes de violations des droits humains ou ses liens supposés avec des milieux criminels.
10 jours après, 16 missionnaires américains et 1 missionnaire canadien, dont des membres de leurs familles et des enfants kidnappés, dans la matinée du samedi 16 octobre 2021, sur la route de Ganthier (municipalité au nord-est de la capitale, Port-au-Prince), sont toujours séquestrés par des ravisseurs. [emb rc apr 25/10/2021 09:20]