P-au-P, 05 oct. 2021 [AlterPresse] --- La situation des enseignantes et enseignants haïtiens s’est aggravée, au cours de ces dix dernières années, sous le régime du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir, relève l’Union nationale des normaliennes et normaliens, éducatrices et éducateurs d’Haïti (Unnoeh), à l’occasion de la journée mondiale des enseignantes et enseignants, ce mardi 5 octobre 2021, dans une analyse dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
L’Unnoeh évoque, comme principales causes de cette situation, l’insécurité grandissante sans précédent dans le pays, la cherté de la vie, qui diminue drastiquement le pouvoir d’achat des professeures et professeurs, et les manœuvres des gangs armés.
Invitant les enseignantes et enseignants à ne pas se laisser décourager par la situation difficile, dans laquelle ils se trouvent en Haïti, le coordonnateur de l’Unnoeh, Georges Wilbert Franck, a critiqué, lors d’un entretien, les autorités qui n’accordent pas de priorités aux professeures et professeurs.
Nombreux sont les professeures et professeurs, dans l’enseignement public, qui n’ont pas encore reçu leurs traitements, et d’autres qui n’ont pas leurs lettres de nomination, fustige le coordonnateur général de l’Unnoh, Josué Mérilien, en conférence de presse, à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.
Les traitements des enseignantes et enseignants du secteur public n’arrivent pas à répondre à leurs besoins, en plus d’affronter une insécurité organisée par l’État. qui devrait, pourtant, protéger les citoyennes et citoyens, poursuit l’Unnoh.
L’Unnoh appelle les enseignantes et enseignants à lutter, pour pouvoir construire un État, qui considère l’éducation à sa juste valeur et améliore les conditions de travail des professeures et professeurs.
La rentrée des classes est ratée, cette année, notamment dans le grand Sud d’Haïti, lourdement frappé dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, en raison du manque d’accompagnements des professeures et professeurs, parents, directrices et directeurs, personnels, relève l’Unnoh.
« Jusqu’à présent rien n’a été fait. Les parents n’ont rien reçu. Les écoles endommagées n’ont pas été réparées. Les hangars n’ont pas été construits pour accueillir les élèves. Et il n’y a eu aucun appui psychologique pour les élèves, qui ont vécu le tremblement de terre », a déploré, de son côté, Péguy Noël de la coordination de Port-au-Prince de l’Unnoh.
171 écoles publiques et privées sont complètement détruites dans le grand Sud et 566 autres sont endommagées, selon un rapport publié, le samedi 4 septembre 2021, par la Protection civile en Haïti.
Plusieurs stratégies sont en train d’être explorées, pour faire face au nombre réduit de salles de classes actuellement disponibles pour l’enseignement, dans les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (Sud-Ouest d’Haïti), directement affectés dans le tremblement de terre du samedi 14 août 2021, fait savoir le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), dans un communiqué dont a pris connaissance AlterPresse.
Dans certaines écoles détruites, la phase initiale des travaux de reconstruction devrait s’accélérer dans les semaines à venir, à mesure que les ressources sont rendues disponibles, ajoute Unicef-Haïti.
Le Ministère de l’éducation nationale et de la formation professionnelle (Menfp) a annoncé, le lundi 4 octobre 2021, le démarrage officiel de la rentrée scolaire 2021-2022, dans les trois départements géographiques les plus touchés dans le séisme du 14 août 2021.
Le tremblement de terre du samedi 14 août 2021 a déjà retardé d’un mois l’ouverture des écoles dans le grand Sud d’Haïti, où près de 70 pour cent des établissements scolaires sont soit endommagés, soit totalement détruits. [mj emb rc apr 05/10/2021 15:45]