P-au-P, 04 oct. 2021 [AlterPresse] --- « La situation, dans laquelle se trouve actuellement Haïti, ne peut être qualifiée que de sombre ». Le pays traverse « actuellement l’une des périodes les plus difficiles de son histoire récente », déplore la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu) en Haïti, Helen Meagher La Lime, également cheffe du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh), lors d’une session organisée, ce lundi 4 octobre 2021, par le Conseil de sécurité des Nations unies sur le Binuh.
Grâce à une action urgente, déterminée et concertée, « les citoyennes et citoyens haïtiens peuvent relever les défis structurels profonds, ainsi que les déficits de gouvernance et de développement, qui alimentent l’instabilité, l’insécurité et toujours plus de leur pays », estime Helen Meagher La lime, dans une déclaration dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Elle appelle l’ensemble de la communauté internationale à continuer à se tenir résolument aux côtés du peuple haïtien et de son gouvernement, alors qu’ils s’efforcent de tracer la voie vers la stabilité, la sécurité et le développement durable.
Elle exhorte les autorités haïtiennes à privilégier le rétablissement de la sécurité, notamment dans la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince.
Environ 19,000 personnes des communes de Cité-Soleil, Croix-des-Bouquets, Delmas et du quartier de Martissant ont fui, depuis juin 2021, les violences des gangs armés, qui ont augmenté, de manière soudaine, dans ces zones, souligne Helen Meagher La Lime.
Cette situation a également entraîné un impact négatif sur l’économie d’Haïti et la circulation des personnes et des biens.
« La Police nationale d’Haïti (Pnh) a cherché à améliorer l’efficacité de ses opérations anti-gang, en adoptant une approche plus équilibrée de la prévention et de la répression, en s’appuyant sur une présence policière accrue dans les zones problématiques et en améliorant ses mécanismes de collecte de renseignements ».
Pourtant, une force surchargée et sous-financée ne peut pas, à elle seule, endiguer cette augmentation inquiétante de la criminalité, regrette Helen Meagher La Lime.
« La principale institution de sécurité d’Haïti ne sera pas en mesure d’obtenir des résultats durables, à moins que ses capacités ne soient renforcées et que les services gouvernementaux soient ramenés dans les quartiers pauvres, qui servent de terreau fertile pour les gangs armés ».
Le policier national Michelet Exil et sept présumés bandits ont été tués par balles, lors d’affrontements, survenus dans la soirée du vendredi 1er octobre 2021, à Martissant (dans la périphérie sud de la capitale) entre des agents de la Police nationale d’Haïti (Pnh) et des civils armés basés dans ce quartier, a fait savoir le directeur général ad intérim de la Pnh, Léon Charles, lors d’un point de presse, le samedi 2 octobre 2021.
La cheffe du Binuh appelle le gouvernement de facto en Haïti à poursuivre ses efforts de réforme de la Pnh, avec l’appui des Nations unies et des partenaires bilatéraux.
Les autorités haïtiennes doivent également mettre en œuvre une approche plus globale de la lutte contre la violence des gangs, dans le cadre de la stratégie nationale de réduction de la violence communautaire, qui a été élaborée avec le soutien de l’Onu et approuvé le 5 juillet 2021. [emb rc apr 04/10/2021 14:15]