P-au-P, 01 juil. 2005 [AlterPresse] --- Le Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés (GARR) a salué la dernière prise de position du président dominicain Leonel Fernandez, reconnaissant la violation des droits des migrants haitiens lors des expulsions massives opérées par la République Dominicaine.
Tout en demandant réparations et dédommagements en faveur des nombreuses victimes de ces expulsions abusives qui ont basculé, d’un jour à l’autre, dans la privation, la pauvreté et l’humiliation, le GARR souhaite que des actions concrètes suivent la déclaration de Fernandez. L’institution exige que « les autorités civiles, militaires et policières dominicaines cessent ces pratiques inhumaines et indignes qui ne font pas honneur à leur pays et qui gênent les efforts de rapprochement entre les deux peuples ».
Le 23 juin 2005, le président dominicain a reconnu formellement que son gouvernement viole les droits humains des migrantes et migrants haïtiens massivement rapatriés vers le Haiti, particulièrement depuis le mois de mai 2005, et s’est engagé à corriger cette situation.
« Moi-même, je regrette que ce que nous faisons, ce sont des rapatriements massifs qui, en effet, violent certainement les droits humains des Haïtiens », avait admis Fernandez.
Les rapatriements se poursuivront. Mais, « nous ne permettrons pas que les opérations aient lieu de manière odieuse, outrageante et abusive, cela ne se produira plus », avait-il promis.
Du côté du gouvernement haïtien, le GARR souhaite des mesures urgentes allant dans le sens des intérêts de ses citoyens et de ses citoyennes. « Il est lamentable que près de deux mois après les cruautés vécues par des milliers de migrants haïtiens, le gouvernement n’ait sorti aucune note de protestation, alors que du monde entier, affluaient des prises de position véhémentes et claires contre ces abus », a déploré l’organisme de défense des droits de la personne humaine.
Le GARR, qui émet des doutes quant à la volonté réelle des autorités dominicaines de mettre en application les mesures relatives aux rapatriements, proposées par l’Organisation des Etats Américains (OEA), a renouvelé ses engagements d’œuvrer en faveur du respect des droits des réfugiés et rapatriés en partenariat avec des institutions dominicaines.
Le Groupe d’Appui aux Réfugiés et Rapatriés a en outre invité les gouvernements des deux pays partageant l’Ile à se concerter en vue de rechercher des solutions réalistes et durables aux problèmes issus de la migration haïtienne en République Dominicaine. [do gp apr 01/07/05 10 : 10]