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Haïti-Crise/Migration : Le département d’Etat américain évoque les raisons implicites de la démission de Daniel Foote

P-au-P, 24 sept. 2021 [AlterPresse] --- Le département d’État américain a contesté la lettre de démission de l’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique, Daniel Foote, dans laquelle ce dernier a protesté contre les expulsions inhumaines de réfugiés haïtiens et la domination américaine sur Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.

« Foote voulait que les États-Unis envoient des troupes militaires en Haïti, où les gangs armés et une augmentation des enlèvements ont rendu la vie insupportable et ont entravé la capacité des groupes d’aide à répondre correctement au récent tremblement de terre ».

C’est ce qu’a déclaré la sous-secrétaire d’État Wendy Sherman, au bureau de Washington de McClatchy (une entreprise américaine de presse écrite) et au journal Miami Herald.

Les autorités haïtiennes avaient formulé une demande explicite, en ce sens.

Après un examen de la demande par une délégation américaine, l’administration Biden a décidé que les États-Unis n’enverraient pas de troupes.

L’envoi de l’armée américaine en Haïti « n’est pas la réponse, qui résoudra la terrible situation, à laquelle le peuple haïtien est actuellement confronté. C’était juste une mauvaise idée », a estimé Sherman.

Dans ce moment difficile, qui nécessite du leadership, « il est regrettable qu’au lieu de participer à un processus politique axé sur les solutions, l’envoyé spécial Foote ait à la fois démissionné et mal interprété les circonstances de sa démission », déclare Ned Price, le porte-parole du département d’État etasunien.

Foote « n’a pas profité de nombreuses occasions, pour exprimer ses inquiétudes au sujet de la migration, pendant son mandat, et a plutôt choisi de démissionner », déplore Ned Price.

Les préoccupations, énoncées dans sa lettre de démission, n’avaient pas été soulevées, avant de la soumettre, avoue l’attachée de presse de la Maison Blanche, Jen Psaki.

« Il ne l’a jamais fait une seule fois », lâche-t-il.

« Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti », avertit Foote, dans une lettre de démission, adressée au secrétaire d’État étasunien, Anthony Blinken.

Daniel Foote a évoqué sa déception vis-à-vis des modes d’expulsions de réfugiés haïtiens, dans un contexte de crise socio-politique en Haïti. [emb rc apr 24/09/2021 16:10]