P-au-P, 24 sept. 2021 [AlterPresse] --- Le député démocrate étasunien Andrew Saul Levin, dit Andy Levin, membre de la commission des affaires étrangères de la chambre des représentantes et représentants des États-Unis d’Amérique, préconise de faire évoluer, dans une bien meilleure direction, la politique américaine en Haïti, dans une prise de position dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette position de Levin fait suite à la démission, le 23 septembre 2021, de l’envoyé spécial pour Haïti, Daniel Foote, en protestation contre les expulsions inhumaines de réfugiés haïtiens et la domination américaine sur Haïti.
« Bien que je respecte sa décision (Daniel Foote), je suis profondément bouleversé par les circonstances qui l’ont précipitée. J’ai dit à quiconque veut l’entendre, depuis janvier (2021), que je pense que la politique haïtienne de l’administration est erronée », déclare-t-il.
Andy Levin estime que l’ambassadeur Foote a raison de qualifier la politique américaine d’« inhumaine ».
Le député démocrate étasunien dit s’opposer fermement aux déportations massives en cours des Haïtiennes et Haïtiens .
Ayant débuté, depuis le dimanche 19 septembre 2021, les déportations massives de migrantes et migrants haïtiens, en provenance des États-Unis d’Amérique, se sont encore poursuivies ce jeudi 23 septembre 2021.
1,364 migrantes et migrants haïtiens ont été refoulés, du dimanche 19 au mercredi 22 septembre 2021, en Haïti, à travers 12 vols, dont l’un au Cap-Haïtien (Nord), indique le coordonnateur de l’Office national de la migration (Onm), Jean Négot Bonheur Delva.
De ce nombre, il faut compter 404 enfants, 332 femmes et 628 hommes.
Par ailleurs, Levin critique le comportement des États-Unis, qui ignorent les appels du peuple haïtien réclamant, « à grands cris, l’opportunité de tracer l’avenir de son propre pays ».
L’accord du 30 août 2021 constitue un des développements les plus importants de l’histoire haïtienne au cours du dernier demi-siècle, fait-il valoir.
Cet accord appelle à une solution haïtienne à la crise politique du pays, y compris un gouvernement de transition et un plan bien conçu pour restaurer la sécurité publique et l’autonomie démocratique.
Résultat de consultations et de négociations minutieuses, l’accord a été signé par plus de 600 personnes, représentant un éventail impressionnant de groupes de la société civile, y compris la plupart des partis politiques, entre autres, souligne le co-président du House Haiti Caucus.
Le gouvernement de facto d’Ariel Henry, qui n’a ni base constitutionnelle ni soutien public en Haïti, ni dans la diaspora, continue d’être soutenu par les États-Unis, déplore Andy Levin.
Le gouvernement de facto a publié, le 17 septembre 2021, dans le journal officiel de la République « Le Moniteur », son accord politique conclu avec des partis et regroupements politiques de l’opposition.
La publication de cet « accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace » est illégale et contraire aux procédures administratives, relatives aux publications pouvant être consignés dans « Le Moniteur », a dénoncé le secrétaire général de la présidence, Lyonel Valbrun, dans des correspondances adressées aux autorités concernées.
Pour sa part, le Regroupement des Haïtiens de Montréal Contre l’Occupation d’Haïti critique l’empressement des puissances impérialistes à désigner, non seulement le premier ministre, mais également à décider de l’orientation de la transition politique, après la disparition de l’encombrant président Jovenel Moïse. [emb rc apr 24/09/2021 15:10]