P-au-P, 23 sept. 2021 [AlterPresse] --- 1,364 migrantes et migrants haïtiens ont été refoulés, du dimanche 19 au mercredi 22 septembre 2021, en Haïti, à travers 12 vols dont l’un au Cap-Haïtien (Nord), indique à l’agence en ligne AlterPresse le coordonnateur de l’Office national de la migration (Onm), Jean Négot Bonheur Delva.
De ce nombre, il faut compter 404 enfants, 332 femmes et 628 hommes.
L’avion, qui a atterri, le mercredi 22 septembre 2021, au Cap-Haïtien, a amené 83 hommes.
Beaucoup, parmi les personnes expulsées vers Haïti, entre le dimanche 19 et le mercredi 22 septembre 201, sont originaires des departements du Nord, du Nord-Est, du Nord-Ouest et de l’Artibonite.
3 de ces migrantes et migrants ont été testés positifs au Covid-19 (le nouveau coronavirus), suite à des tests de dépistage rapide, réalisés par les professionnels de santé sur place, fait savoir l’Onm.
Les vols vont se poursuivre à travers les aéroports internationaux de Port-au-Prince et du Cap-Haïtien, annonce-t-il.
L’Office national de la migration souhaite avoir plus de bus pour pouvoir transporter les migrantes et migrants, puisqu’ils seront, par conséquent, plus nombreux à débarquer dans les jours à venir.
Le nombre de migrantes et migrants, dénombrés à la frontière du Texas, aux Etats-Unis, est de 14 mille.
« Aujourd’hui encore, nous allons recevoir 3 vols à travers le Cap, et également 3 vols ici à Port-au-Prince », a informé le coordonnateur de l’Onm, tout en déplorant n’avoir reçu, jusqu’ici, aucun fonds de l’Etat haïtien, pour pouvoir intervenir auprès des migrantes et migrants.
Cependant, l’Organisation internationale pour les migrations (Oim) a effectué des interventions directes auprès des migrantes et migrants, au cours desquelles elle a accordé à chaque migrante et migrant la somme de 10,000 gourdes (Ndlr : US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 116.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.80 gourde aujourd’hui).
Des plats et des kits hygiéniques leur ont été également distribués.
L’Onm affirme avoir renforcé sa structure de suivi, pour pouvoir réintégrer ces migrantes et migrants de retours forcés en Haïti.
L’Etat haïtien devrait produire un oratoire humanitaire pour ces migrantes et migrants, compte tenu de la situation actuelle du pays, estime l’Onm.
« Nous avons appris que l’État haïtien a quand même autorisé les déportations sur Haïti ».
Un task force a été créé avec les Ministères du commerce et de l’industrie, de l’intérieur et des collectivités territoriales, de l’économie et des finances, pour accompagner, à travers la structure de suivi de l’Onm, les migrantes et migrants les plus vulnérables, en leur permettant de trouver des activités génératrice de revenues, informe-t-il.
Les migrantes et migrants, déportés à Port-au-Prince, ont dénoncé les mauvais traitements, subis des gardes américains, notamment à bord des avions.
Ils ont témoigné avoir été menottés, les mains et les pieds, comme des criminels durant leur voyage.
« Si l’Onm avait trouvé quelqu’un menotté, il ne l’aurait pas enregistré. Tous les migrants ont été libres de leurs mouvements, lors de leur enregistrement », répond le coordonnateur de l’Onm.
Si les gens témoignent avoir été enchaînés, il revient aux organismes de défense des droits des migrantes et migrants de mener des enquêtes pour vérifier la véracité des faits, soutient Jean Negot Bonheur Delva.
Cette vague de déportation a été fortement dénoncée par des organisations nationales et internationales, y compris des ambassadeurs et personnalités politiques.
« Je ne serai pas associé à la décision inhumaine et contre-productive des États-Unis d’expulser des milliers de réfugiés haïtiens et d’immigrants illégaux vers Haïti », a protesté Daniel Foote, l’envoyé spécial des États-Unis d’Amérique pour Haïti, dans une lettre de démission adressée au secrétaire d’Etat étasunien, Anthony Blinken. [mj emb rc apr 23/09/2021 16:20]