P-au-P, 23 sept. 2021 [AlterPresse] --- Plusieurs organisations de défense des droits des migrantes et migrants et réfugiés se disent consternées par la décision inhumaine de l’administration du président américain, Joseph Robinette Biden, dit Joe Biden, d’expulser vers Haïti des milliers de migrantes et migrants haïtiens, dans une prise de position transmise à l’agence en ligne AlterPresse.
Cette décision ne tient pas compte « des conséquences psychosociales graves sur les migrantes et migrants, ni du contexte de crises socio-économiques, politiques et environnementales, qui secouent Haïti actuellement », déplorent le Service jésuite aux migrants (Sjm-Haïti), la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) et le Réseau frontalier Jeannot succès (Rfjs).
Ces organisations condamnent les traitements horribles et infrahumains, contre les migrantes et migrants haïtiens, par des agents du Border Patrol américain, alors qu’ils cherchaient refuge aux États-Unis d’Amérique.
« Des images révoltantes, qui évoquent des cauchemars du temps de l’esclavage, quand des colons blancs faisaient la chasse aux Noirs à travers monts et vallées ».
Haïti n’est pas en mesure, actuellement, de répondre adéquatement aux besoins des personnes expulsées, compte tenu de l’insécurité croissante et des catastrophes provoquées par le récent tremblement de terre du samedi 14 août 2021, qui a dévasté les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (Sud-Ouest d’ Haiti), estiment ces organisations.
Le Service jésuite aux migrants (Sjm-Haïti), la plateforme Groupe d’appui aux rapatriés et réfugiés (Garr) et le Réseau frontalier Jeannot succès (Rfjs) appellent à surseoir aux déportations des migrantes et migrants haïtiens, tout en mettant à leur disposition des moyens humanitaires pour mieux gérer cette crise.
Respecter les droits des personnes migrantes haïtiennes, en leur accordant de meilleurs traitements, et appuyer les autorités haïtiennes dans les démarches visant à solutionner les principaux problèmes structurels, auxquels fait face le pays, sont parmi les recommandations formulées.
Ces organisations de défense des droits des migrantes et migrants et réfugiés demandent à l’État haïtien d’assumer pleinement ses responsabilités, en prenant en charge les personnes migrantes haïtiennes, qui sont arrivées au pays depuis le samedi 18 septembre 2021 et éventuellement celles qui vont arriver.
Il convient également de mettre en place de vrais programmes sociaux, capables de répondre adéquatement aux besoins des couches les plus vulnérables de la société, afin de leur permettre de vivre en toute dignité dans leur pays. Ce qui pourra freiner la vague migratoire.
Il faut aussi reprendre le contrôle des quartiers, occupés par les gangs armés, afin de permettre aux personnes expulsées de se réintégrer dans leurs communautés de provenance, souhaitent-elles.
Des centaines de migrantes et migrants haïtiens ont été refoulés, du dimanche 19 au mardi 21 septembre 2021, à Port-au-Prince, parmi des milliers qui campent à Del Rio, au Texas (États-Unis d’Amérique). [emb rc apr 23/09/2021 12:50]