P-au-P, 30 juin 2005 [Alter Presse] --- Le Ministère de la Condition Féminine et des Droits de la Femme (MCFDF) se dit alarmée devant la montée de la violation systématique des droits des femmes au moment où le pays est plongé dans une situation de violence sans précédent.
« Utiliser la violence contre la gente féminine pour avoir raison d’elle est un acte criminel. L’Etat haïtien a signé des accords, des conventions et traités condamnant les violences faites aux femmes, comme le viol qui, aux yeux de tous représente un crime contre l’humanité », a précisé le Ministère dans une note parvenue à AlterPresse.
Le MCFDF dit n’être prêt à tolérer aucun acte de violence contre les femmes dans ce carrefour difficile que traverse le pays. En ce sens, il somme les autorités de la sécurité de prendre des mesures conservatoires visant à garantir la protection des droits des femmes.
« La société doit dénoncer ces violences. Elle doit être également solidaire des personnes victimes d’exactions, de viol ou d’autres sévices corporels », lit-on dans cette note portant la signature de la Ministre.
Le MCFDF demande aux femmes victimes des actes de viol de se faire diagnostiquer dans les 72 heures suivant l’agression en vue d’éviter des grossesses ou des maladies sexuellement transmissibles, tels le VIH/SIDA.
Récemment, la Solidarité des Femmes Haïtiennes (SOFA) a fait savoir que les données recueillies dans ses zones d’intervention au niveau de 4 départements du pays montrent une nette augmentation des cas d’abus sexuels. Dans les quartiers de Martissant (périphérie sud de la capitale), Nazon (secteur nord-est), les départements de l’Artibonite (nord), Sud-est et Grand-Anse (sud-ouest), la SOFA a relevé 44 cas de violence sexuelle et 31 cas de viols de janvier à mai 2005.
Les chiffres étaient de loin inférieurs dans les années précédentes, avec 30 cas de violence sexuelle accompagnés de 15 cas de viols pour toute l’année 2003, 46 cas de violence sexuelle et 25 viols pour toute l’année 2004. [do gp apr 30/06/05 14 : 30]