P-au-P, 22 sept. 2021 [AlterPresse] --- L’ancien titulaire (24 mars 1999 - 2 mars 2001) du Ministère de la justice et de la sécurité publique (Mjsp), Me Camille Leblanc, appelle les prochains gouvernements, qui auront une légitimité consensuelle dans le pays, à rétablir l’institution policière haïtienne, chargée de protéger et de servir la population, lors d’une intervention à l’émission Tichèzba sur AlterRadio 106.1 F.m.
Ce rétablissement de la Police nationale d’Haïti (Pnh) devrait passer obligatoirement par une nouvelle équipe à sa tête, soutient Me. Camille Leblanc.
« Tout nouveau gouvernement, qui aura une légitimité consensuelle, avec une proposition de restructurer l’État, doit apporter une nouvelle dynamique à travers un nouveau commandement ».
L’ancien titulaire du Ministère de la justice et de la sécurité publique souligne combien le commandement actuel de la police se révèle incapable de lutter contre les gangs armés, qui sèment la terreur dans le pays.
En plus des bandits armés, qui opèrent à Martissant (périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince) et Croix-Des-Bouquets (municipalité au nord-est de Port-au-Prince), des zones qui sont sous leur contrôle, de paisibles citoyennes et citoyens se font presque quotidiennement assassiner.
Le mardi 21 septembre 2021, des membres du gang 400 mawozo ont mis le feu, à plusieurs véhicules dans la commune de la Croix-Des-Bouquets (nord-est), où beaucoup de personnes ont été contraintes de rentrer chez elles.
Les bandits armés osent imposer des « taxes irrégulières » aux commerçantes et commerçants, en plus de celles qu’ils doivent payer à l’État, rappelle Camille Leblanc.
De plus, la criminalité, qui sévit à l’entrée sud de la capitale, crée une rareté de produits pétroliers dans le pays, alors que les forces de sécurité n’ont aucune alternative contre cette situation, critique-t-il.
« Nous avons ici un problème clair, dont la solution ne peut pas être proposée par cette équipe en place ».
Depuis plusieurs mois, l’institution policière est traversée par divers moments de crise, exacerbée par la mise en place d’un syndicat de policiers.
Des mobilisations parfois violentes d’un groupe de policiers, dénommé Fantom 509, ont été enclenchées, pour forcer le haut commandement de la Police nationale d’Haïti (Pnh) à satisfaire un ensemble de revendications des policières et policiers, notamment une augmentation de traitements et des accompagnements sociaux.
L’ancien porte-parole du Syndicat de la Police nationale d’Haïti (Spnh-17), Abelson Gros Nègre, est écroué au Pénitencier national, le plus grand centre carcéral du pays, après avoir été arrêté et emprisonné, de manière arbitraire, depuis le samedi 27 mars 2021, pour sa participation présumée dans ces mouvements. [mj emb rc apr 22/09/2021 16:18]