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Haïti-Crise : Mise en garde de la communauté internationale contre les ambitions du sénateur Joseph Lambert, selon The New York Times

P-au-P, 15 sept, 2021 [AlterPresse] --- La communauté internationale, notamment le gouvernement des États-Unis d’Amérique, a lancé une mise en garde contre toutes tentatives du président du reste du sénat, Joseph Lambert, de se proclamer président provisoire, sans un large consensus, rapporte le journal américain The New York Times, dans un article publié le mardi 14 septembre 2021, consulté par l’agence en ligne AlterPresse.

« Une fois que la communauté internationale, dirigée par le gouvernement des États-Unis, a eu connaissance des plans de Joseph Lambert, elle a présenté un front uni et a mis en garde le sénateur contre le fait de prendre la présidence sans un consentement national plus large, selon un diplomate à Port-au-Prince », souligne The New York Times.

Dans l’après-midi du mardi 14 septembre 2021, une note, circulant sur les réseaux sociaux, au nom du bureau du sénat, a invité la presse à couvrir une éventuelle investiture de Joseph Lambert comme nouveau président provisoire.

Cette annonce a créé une situation de tension, avec des tirs nourris d’armes à feu dans les parages du parlement haïtien.

Entre-temps, les autres protagonistes s’activent dans leur processus de mise en place de structures pour une transition politique.

De son côté, la Commission citoyenne pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise poursuit ses démarches pour trouver un accord consensuel pour gérer cette transition.

43 partis et organisations politiques ont choisi l’ingénieur Ernst Mathurin dit Nènè, l’architecte Leslie Voltaire et l’ancien député de Desdunes, Baudelaire Noëlsaint, pour faire partie du Bureau de suivi sur l’accord du 30 août 2021, précise la commission citoyenne pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, dans une note de presse datée du 14 septembre 2021.

Ces personnalités ont été choisies sur la base de compétences professionnelles et académiques, de leur intégrité, disponibilité, esprit d’équipe, entre autres.

La Commission citoyenne annonce la poursuite des travaux pour compléter le bureau de suivi.

Les organisations signataires de l’accord du 30 août 2021 refusent que le premier ministre de facto actuel, Ariel Henry, soit partie prenante de la solution à la crise.

« Le premier ministre de facto Ariel Henry a fait partie du régime politique en place, qui a contribué à enfoncer le pays. Des gens, qui sont là, qui ont contribué à traîner le pays dans la boue, ne sauraient faire partie de la solution », avait déclaré Raphaël André, porte-parole du parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod).

Le premier ministre de facto, Ariel Henry, a été imposé par l’ancien président Joseph Michel Martelly à Jovenel Moïse, a fait savoir The New York Times.

« Dans les semaines précédant la mort du président, Michel Martelly a fait pression sur Jovenel Moïse, pour qu’il remanie son cabinet, en nommant de nouveaux ministres et Ariel Henry comme premier ministre, selon un diplomate international et des responsables proches du président décédé », cite le journal américain.

Ariel Henry serait dans le collimateur de la justice

Ariel Henry a eu des échanges téléphoniques avec Joseph Félix Badio, l’un des présumés assassins de Jovenel Moïse, a confirmé la compagnie de téléphonie mobile Digicel.

Ils ont eu un entretien de 3 minutes aux environs de 4:03 minutes am, peu après l’assassinat de Jovenel Moise, le 7 juillet 2021. Le téléphone du premier ministre a été localisé à Montana (Pétionville) et celui de Joseph Félix Badio à Pèlerin, sur les lieux du crime, selon l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc).

Ils se sont entretenus par la suite pendant 4 minutes, 17 minutes après, soit à 4:20 am, ajoute l’Opc, qui demande au premier ministre de facto Ariel Henry de remettre sa démission et de se mettre à disposition, pour permettre la poursuite de l’enquête par la justice.

L’Opc a appelé également la communauté internationale à n’apporter aucun appui à Ariel Henry, qui serait désormais soupçonné dans l’assassinat de Jovenel Moïse.

Pour éclaircir cette affaire, le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me Bed-Ford Claude avait invité le premier ministre de facto Ariel Herny à se présenter au parquet de Port-au-Prince, le mardi 14 septembre 2021, pour coopérer avec la justice haïtienne, quoique le dossier d’enquête soit devant le cabinet d’instruction, depuis plusieurs semaines.

Sur son compte twitter, Ariel Henry a qualifié ces démarches de « manœuvres de diversion pour semer la confusion et empêcher la justice de faire sereinement son travail ».

« Soyez assurés qu’aucune distraction, aucune convocation ou invitation, aucune manœuvre, aucune menace, aucun combat d’arrière-garde, ne me détournera de ma mission », a soutenu Ariel Henry.

Face au refus du premier ministre de facto de se présenter au parquet, le commissaire du gouvernement, Me. Bed-Ford Claude, révoqué le 13 septembre 2021, pour « faute administrative grave », par le gouvernement de facto, a émis une interdiction de départ à son encontre.

Bed-Ford Claude a été remplacé par Frantz Louis Juste, installé le mardi 14 septembre 2021, au parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, par le titulaire de facto du Ministère de l’intérieur et des collectivités territoriales (Mict), Listz Quitel. [mj emb rc apr 15/09/2021 14:09]