P-au-P, 13 sept. 2021 [AlterPresse] --- Des partis politiques, dont l’Organisation du peuple en lutte (Opl), le Secteur dit démocratique et populaire (Sdp) et l’Unité patriotique (Inite), n’ont pas la même lecture de l’accord pour une gouvernance apaisée et efficace, initié par le premier ministre de facto Ariel Henry.
Ariel Henry devrait plutôt démissionner, au lieu d’engager des démarches pour trouver un accord politique, a déclaré Danio Siriack, porte-parole de l’Opl, dans un entretien accordé à l’agence en ligne AlterPresse.
Le premier ministre de facto est soupçonné d’être impliqué dans l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, avance-t-il.
« Le premier ministre Ariel Henry cherche à s’amuser avec certains politiciens réfractaires au changement, qui travaillent au maintien du statu quo, en cherchant à contourner la volonté du peuple haïtien exprimée à travers le consensus large de Montana ».
L’Opl estime que l’initiative d’Ariel Henry n’a aucun avenir, à cause de l’implication présumée du premier ministre de facto dans l’assassinat de Jovenel Moïse.
Plusieurs organisations politiques de l’opposition ont signé, le samedi 11 septembre 2021, l’accord politique pour une « gouvernance apaisée et efficace », proposé par le premier ministre de facto, Ariel Henry.
Parmi les structures signataires de l’accord du 11 septembre 2021, figurent le Secteur dit démocratique et populaire (Sdp), les partis politiques Fusion des sociaux-démocrates haïtiens (Fusion), Inite, Inifòs, Ansanm nou fò et Force louverturienne réformiste.
L’accord d’Ariel Henry prend en compte les diverses revendications populaires, comme le dossier des massacres dans les quartiers populaires, les crimes financiers durant les années précédentes et le dossier des prisonniers politiques, a laissé entendre Me. Michel André du Sdp.
« Cet accord est une opportunité présentée à la population pour commencer à trouver une solution, en vue de sortir le pays de ce trou, où il se trouve depuis un certain temps », affirme, de son côté, l’ancien sénateur Saurel Jacinthe, signataire de l’accord, qui a pris la parole au nom du parti Unité patriotique (Inite) et de la Direction politique de l’opposition démocratique(Dipod).
Cet accord politique constitue un départ vers un projet national, souligne, de son côté, le secrétaire général du parti politique Fusion, Rosemond Pradel.
Pour sa part, Ariel Henry a estimé qu’un grand pas vient d’être franchi dans le sens de l’intérêt collectif, lors de la cérémonie de signatures, suivie par AlterPresse.
Ariel Henry renouvelle sa volonté d’organiser des élections inclusives, honnêtes et démocratiques dans le pays, et de rétablir un climat de sécurité et de stabilité politique.
« Plus de 169 organisations politiques, populaires et de la société civile ont paraphé, les samedi 11 et dimanche 12 septembre en cours, l’accord politique pour une gouvernance apaisée et efficace de la période intérimaire », a-t-il fait savoir sur son compte twitter ce lundi 13 septembre 2021.
Ariel Henry a salué l’enthousiasme et l’engagement de ces actrices et acteurs pour le pays.
De l’avis de l’ancien conseiller politique de Jovenel Moïse, Guichard Doré, toutes les démarches pour trouver un accord politique, que ce soit l’initiative du premier ministre de facto ou de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, constituent des réunions amicales, qui n’accordent aucun intérêt au pays.
Le dossier d’assassinat de Jovenel Moïse, une épine dans le pied d’Ariel Henry
Guichard Doré appelle le premier ministre de facto Ariel Henry à répondre à l’invitation du commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Bed-Ford Claude, sur le dossier d’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de Jovenel Moïse.
Après avoir reçu la confirmation de la compagnie de téléphonie mobile Digicel sur des relevés téléphoniques, entre Ariel Henry et Joseph Félix Badio, un des principaux suspects dans le meurtre de l’ancien président de facto, le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince a invité le premier ministre à s’y présenter, le mardi 14 septembre 2021, pour éclaircir ce dossier et coopérer avec la justice.
« Le premier ministre doit répondre aux obligations éthiques et morales vis-à-vis de l’assassinat du président », soutient Guichard Doré.
L’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) avait exigé la démission du chef du gouvernement de facto, Ariel Henry, suite à la confirmation par la compagnie Digicel des relevés des appels téléphoniques entre Ariel Henry et Joseph Félix Badio.
« Soyez assurés qu’aucune distraction, aucune convocation ou invitation, aucune manœuvre, aucune menace, aucun combat d’arrière-garde, ne me détournera de ma mission », a réagi Ariel Henry.
L’Opc sollicite auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu) la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale, en appui au juge d’instruction, Garry Orélien, afin de traiter le dossier de l’assassinat de l’ancien président de facto Jovenel Moïse, d’identifier et de traduire en justice tous les commanditaires, les auteurs intellectuels et matériels », de cet assassinat, indique un communiqué en date du lundi 13 septembre 2021. [mj emb apr 13/09/2021 16:45]