P-au-P, 30 août 2021 [AlterPresse] --- Des militants politiques ont perturbé, le lundi 30 août 2021, la session de clôture de la Conférence citoyenne, qui devait permettre la signature d’un accord pour une solution haïtienne à la crise, selon les informations obtenues par l’agence en ligne AlterPresse.
Les protestataires ont renversé plusieurs chaises et tables, dans la salle d’un hôtel, où allait avoir lieu l’enregistrement de signatures d’approbation du dit document, suite à un processus conduit par la Commission de la société civile haitienne pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise.
Cependant, cette tentative d’intimation n’a pas pu empêcher l’enregistrement de plus d’une centaine de signatures de membres d’organisations politiques et de la société civile.
Résultat de près de six (6) mois de consultations, d’échanges, de discussions, avec des secteurs politiques, de la société civile en Haïti et dans la diaspora, cet accord consensuel devrait permettre de doter le pays d’un plan pertinent, incluant des mécanismes et critères appropriés, pour le choix de nouvelles dirigeantes et de nouveaux dirigeants pour la transition politique.
« Ces gens ne font que régler leurs affaires, alors que la population n’arrive pas à manger. Depuis que le président de facto Jovenel Moïse est mort, aucun accord n’a été signé entre la société civile et les organisations politiques. Nous sommes là aujourd’hui, pour faire échec à tout ce qui se fait en dehors des revendications de la population », a exprimé un militant politique.
Ces militants politiques seraient au service de secteurs motivés politiquement, dont le Secteur démocratique et populaire, regrette Édouard Paultre, secrétaire exécutif de la plateforme Ensemble contre la corruption (Ecc), qui participait à la rencontre, dans une interview accordée à AlterPresse.
« Ce sont des secteurs motivés politiquement et qui ne veulent pas que l’accord soit signé, des secteurs politiques liés au Secteur démocratique et populaire. Ils avaient, la veille, pris position contre la signature de l’accord sur les réseaux sociaux et annoncé qu’ils allaient manifester contre l’accord et ils l’ont fait ».
Ces gens ont même fait des acclamations pour Joseph Lambert, le président du reste du sénat, poursuit Édouard Paultre.
Le président du reste du sénat, Joseph Lambert, se dit indigné d’entendre certains militants politiques associer son nom au désordre, survenu lors de l’enregistrement de signatures d’une proposition de sortie de crise, dans une note publiée quelques heures après l’incident.
Le parlementaire apporte un démenti formel à son implication à la conception ou à l’exécution des actes de vandalisme, ayant troublé la rencontre du lundi 30 août 2021.
Joseph Lambert rappelle la nécessité d’engager un dialogue, dans le respect réciproque, pour pouvoir dégager un consensus patriotique.
De son côté, le Secteur démocratique et populaire dénonce le comportement de certaines organisations, issues de la société civile et politiques, qui chercheraient, argue-t-il, à imposer une solution, alors qu’elles n’étaient pas impliquées dans les mobilisations contre le pouvoir de facto en place.
« J’estime qu’il y a des gens très rusés. Des gens, qui sortent de nulle part et qui veulent imposer une solution. Ce n’est pas possible. Il faut qu’ils soient honnêtes. Nous avons pris notre responsabilité », critique Michel André, porte-parole du Secteur démocratique et populaire, en conférence de presse, ce lundi 30 août 2021.
Il appelle ces organisations à « la sagesse et à l’humilité, pour pouvoir trouver une solution consensuelle à la crise ».
Cependant, Édouard Paultre, estime que les secteurs qui ont perturbé les activités de la commission sont opposés à la démocratie. Il fait valoir que le processus de l’élaboration de l’accord, qui demeure ouvert à signature, reste démocratique. [mj emb rc apr 30/08/2021 16:00]