P-au-P, 25 août 2021 [AlterPresse] --- L’École normale supérieure (Ens) de l’Université d’État d’Haïti (Ueh) critique la lenteur, l’inefficience et l’inefficacité des autorités étatiques à faire face aux catastrophes naturelles, qui sont de plus en plus fréquentes et intenses, ces dernières années, en Haïti.
Cette lenteur est visible, alors que le pays va de catastrophe en catastrophe, de malheur en malheur, de massacre en massacre, signale l’Ens, dans une déclaration en date du 23 août 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Cette position de l’Ens intervient dans le contexte du tremblement de terre du 14 août 2021, qui a grandement affecté les départements du Sud, de la Grande Anse et des Nippes (sud-Ouest d’Haïti).
2,207 morts, 344 personnes disparues, 12,268 blessées, 52,923 maisons détruites et 77,006 maisons endommagées ont été recensées dans ce séisme, selon un bilan provisoire de la Protection civile.
« Même si les catastrophes naturelles peuvent se produire n’importe où, certains de leurs effets et la capacité à y faire face varient, en fonction des structures, des organisations et du sens de l’intérêt général qui, ici en Haïti, est au plus bas. Ce qui ne date pas d’aujourd’hui », relève l’Ens.
Cette situation pousse l’École normale supérieure à se questionner sur le fonctionnement de différents ministères dans le pays, comme celui de l’environnement.
« Quand on constate la dégradation toujours plus accélérée de l’environnement, existe-t-il une politique réelle de reforestation, de protection des ressources en eau, et de l’atmosphère » ?, se demande l’Ens.
Existe-t-il « comme c’est à la mode » une stratégie de « développement durable », face au réchauffement climatique, qui est à la base de la gravité des intempéries qui ne cessent point de frapper le pays ?
« L’État haïtien a-t-il jamais pensé à la formation de gens, capables de suggérer des propositions, plus ou moins éclairées, qui seraient soumises à la discussion, en vue de commencer à prendre ces réalités au sérieux » ?
Si ces questions font débat dans le monde, où des dispositions sont prises afin d’y faire face, c’est le contraire en Haïti, regrette l’Ens.
La faculté de l’Ueh se questionne aussi sur le travail du Ministère des travaux publics transports et communications (Mtptc), quant au respect des normes de construction, ainsi que sur ce que fait le Ministère du tourisme.
Chaque catastrophe devient une opportunité pour solliciter, capter et dilapider l’aide,comme ce fut le cas pour celle de PetroCaribe de l’aide vénézuélienne à Haïti. Dans l’urgence, il faut que l’aide aille à ceux qui qui la méritent, lit-on dans la déclaration du 23 août 2021 de l’École normale supérieure.
« Le peuple de ce pays est condamné, comme partout, à prendre son destin en charge, pour mettre à bas ce système et sauvegarder sa dignité et sa fierté ».
D’après l’Ens, « nulle aide ne sortira le pays de la misère, de la dépendance et de l’insécurité ».
Suite au tremblement de terre du 14 août 2021, enregistré dans le grand Sud d’Haïti, plusieurs particuliers, pays, organisations sont venus en aide à Haïti, de diverses manières.
Le Venezuela a par exemple, envoyé par avion, le lundi 23 août 2021, une deuxième cargaison de 30 tonnes d’aide humanitaire, contenant eau potable, denrées non périssables, couvertures, moustiquaires, hamacs, couches, kits d’hygiène personnelle au pays, afin d’exprimer sa solidarité au peuple d’Haïti, d’après le ministère de l’intérieur de ce pays. [mff emb rc 25/08/2021 10:25]