P-au-P, 06 août 2021 [AlterPresse] --- L’organisation internationale de défense des droits humains, Amnesty International, demande aux autorités en Haïti de protéger les proches du journaliste Diego Charles et de la militante Marie Antoinette Duclaire, assassinés le mercredi 30 juin 2021, dans un communiqué dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Les familles de Diego Charles et de Marie Antoinette Duclaire sont la cible de menaces de mort et d’actes d’intimidation, alerte-t-elle, tout en souhaitant l’aboutissement de l’enquête relative à leur assassinat.
« Les autorités haïtiennes doivent mener une enquête approfondie sur les meurtres, commis de sang-froid sur Diego Charles et Antoinette Duclaire, qui ont sans doute été pris pour cibles, parce qu’ils défendaient les droits humains et recherchaient la vérité », exige Amnesty International.
« Des proches et des confidents de Diego Charles et d’Antoinette Duclaire ont déclaré à Amnesty International qu’ils avaient, tous deux, reçu des menaces, avant d’être assassinés et qu’eux-mêmes sont désormais victimes d’actes d’intimidation, parce qu’ils se sont adressés aux autorités », lit-on dans un communiqué.
Craignant d’éventuelles représailles, les familles de Diego Charles et de Marie Antoinette Duclaire se disent inquiètes pour leur sécurité.
« Le 30 juin (2021), jour de leur assassinat, des assaillants inconnus ont tiré en l’air devant la maison de Diego Charles ainsi que devant le domicile d’Antoinette Duclaire. Ces coups de feu étaient clairement destinés à les intimider, afin de dissuader les témoins de parler de l’attaque », selon les déclarations des membres des familles des victimes, citées par Amnesty International.
Le journaliste Diego Charles et la militante Marie Antoinette Duclaire, tous deux âgés de 33 ans, ont été tués le mercredi 30 juin 2021, devant la résidence de Diego Charles, à la rue Acacia, non loin de Christ Roi (Port-au-Prince).
« Les deux corps ont été autopsiés, selon les familles. Cependant, les rapports d’autopsie et de police, qui ne seraient pas encore terminés, n’ont pas été remis aux autorités judiciaires ».
« Il faut assurer la protection des familles endeuillées de Diego Charles et d’Antoinette Duclaire, qui continuent de réclamer justice. Les témoins doivent se sentir libres de parler à la police sans intimidation, a déclaré Erika Guevara Rosas, directrice du programme Amériques d’Amnesty International.
Amnesty International appelle les autorités en Haïti à respecter, à protéger le droit à la vie, entre autres droits fondamentaux inscrits dans le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (Pidcp) et la Convention américaine relative aux droits humains, auxquels Haïti est partie prenante.
Depuis quelques années, les attaques contre les journalistes sont en nette augmentation een Haiti.
De mars 2018 à juin 2021, trois journalistes ont été assassinés et un autre porté disparu dans le pays.
Il s’agit de Vladimir Legagneur (porté disparu depuis le mercredi 14 mars 2018 à Gran Ravin, sur les hauteurs de Martissant, dans la périphérie sud de Port-au-Prince), Néhémie Joseph (assassiné le jeudi 10 octobre 2019 à Mirebalais, département du Plateau central), Pétion Rospide (abattu près du Portail Léogâne, Port-au-Prince, le lundi 10 juin 2019) et le journaliste de Radio Télé Vision 2000, Diego Charles (assassiné dans la nuit du mardi 29 au mercredi 30 juin 2021, à Christ Roi, devant sa résidence). [mj emb rc apr 06/ 08/2021 16:10]