P-au-P, 06 août 2021 [AlterPresse] --- Un mois après l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, du président de facto, Jovenel Moise, les protagonistes politiques et de la société civile n’arrivent pas encore à se mettre d’accord sur le choix d’une personnalité devant assurer la présidence de transition de rupture, tant préconisée en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Plusieurs organisations socio-politiques et syndicales désapprouvent la proposition de désignation d’une présidente ou d’un président par un Conseil national de transition (Cnt), suggéré par la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise.
Ces organisations sont, entre autres, la Brigade syndicale anti-corruption (Bsac), le Pati politik sitwayen, la Confédération nationale des enseignantes et enseignants d’Haïti (Cneh), le Groupe d’initiative des enseignantes et enseignants en lutte (Giel), le Réseau des enseignantes et enseignants haïtiens (Reeh), l’Association nationale des camionneurs haïtiens (Anach).
Face à un manque de transparence, relevé dans le processus de désignation d’une présidence politique et à l’incertitude créée dans la mise en place du Cnt, ces organisations souhaitent que la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise accorde, de préférence, à une assemblée, la possibilité de choisir la structure de présidence provisoire, à la suite d’une élection au deuxième degré, qui devrait durer deux jours.
Cette élection devrait se réaliser avec 3 ou 5 personnalités honnêtes, crédibles et compétentes, acceptées par l’assemblée, en vue d’élire une présidence devant mener la transition de rupture, recommandent-elles.
Ensuite, il reviendra au Conseil national de transition de choisir, à travers un consensus, le premier ministre, dont le choix devrait être soumis à la nouvelle présidence politique, sur une liste de trois personnalités qui devraient être proposées par les représentantes et représentants des secteurs au sein du Cnt.
Une proposition d’accord, issue des discussions engagées entre les partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile, pour trouver une solution haïtienne à la crise, avait suggéré la mise en place du Cnt, pour désigner les prochaines personnalités d’un exécutif bicéphale, dont une présidente ou un président et une cheffe ou un chef de gouvernement, sur la base de critères et mécanismes préalablement établis.
Le Conseil national de transition devrait comprendre 14 membres, issus des secteurs sociaux et politiques.
Il s’agit des représentantes/représentants des communautés paysannes, partis politiques, organisations féministes, organisations de droits humains, organisations socio-professionnelles, secteur privé, organisations populaires, syndicats, Haïtiennes et Haïtiens de l’extérieur, de l’Université, des églises catholique romaine, protestante, épiscopale (catholique anglicane) et vodou.
Entre-temps, à la recherche d’un minimum de crédibilité, le gouvernement de facto semble faire flèche de tout bois, en poursuivant des échanges avec différents secteurs de la vie nationale, pour un accord politique, « en vue d’une gouvernance apaisée et d’un très large consensus », autour de l’organisation de prochaines élections, qui continuent d’être rejetées par les forces vives du pays, dans le contexte de criminalité grandissante sur le territoire national.
Les jeudi 5 et vendredi 6 août 2021, le premier ministre de facto, Ariel Henry, s’est entretenu avec des responsables, respectivement, d’organisations politiques et populaires, ainsi que des représentantes d’organisations de défense des droits des femmes.
Il a également discuté, avec des sénateurs en fonction, autour du maintien d’un climat sécuritaire, de plus en plus délétère depuis plusieurs mois en Haïti, qui serait propice à « l’organisation d’élections libres, honnêtes, inclusives et démocratiques », suivant le vœu de la communauté internationale. [emb rc apr 06/08/2021 15:40]