P-au-P, 05 août 2021 [AlterPresse] --- Le mandat d’amener, émis, contre le dirigeant du parti politique Inifòs, Paul Denis, par le commissaire du gouvernement près le tribunal civil de Port-au-Prince, Bed-ford Claude, 27 jours après l’assassinat du président de facto, Jovenel Moïse, constitue un acte manifestement illégal et arbitraire, dénonce l’un des porte-parole du Secteur démocratique et populaire (Sdp), Me. Michel André, dans une note dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
Ce mandat est illégal, car, passé le délai de la flagrance, le commissaire du gouvernement n’a pas ce droit, souligne le Secteur démocratique et populaire.
Cet acte injustifié risque de compromettre la possibilité d’arriver à un accord politique, issu d’un consensus pouvant permettre d’éviter le chaos en Haïti, prévient le Sdp.
Le chef du parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince mérite d’être sanctionné par ses supérieurs hiérarchiques, pour violation de la loi et des principes, exige l’avocat Michel André.
Il souhaite le transfert immédiat du dossier d’assassinat de Jovenel Moïse à un juge d’instruction, indépendant et courageux, capable de conduire l’enquête dans la plus grande sérénité.
Près d’un mois après l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, du président de facto Jovenel Moïse, le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince vient de transmettre le dossier au décanat du tribunal civil de Port-au-Prince, pour être déféré le cabinet d’instruction.
Le dossier d’enquête sur l’assassinat de Jovenel Moïse sera distribué lors d’une assemblée des juges, prévue ce jeudi 5 août 2021, apprend-on.
Plus d’une quarantaine de personnes ont été auditionnées par le parquet près le tribunal civil de Port-au-Prince, dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat de l’ancien président de facto, a rapporté le journal « Le Nouvelliste ».
De son côté, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a déjà procédé à l’arrestation de 44 personnes, dans le cadre de cette affaire.
A la suite du Réseau national de défense de droits humains (Rnddh), plusieurs regroupements et partis politiques ont qualifié de « manipulation et de persécution politiques » l’émission de mandats d’amener suspects, voire illégaux, à l’encontre de plusieurs personnalités, dont le dirigeant du parti politique Inifòs, Paul Denis.
De telles manœuvres viseraient à empêcher que lumière soit faite sur l’assassinat de Jovenel Moïse, fustige la Dirpod.
De son côté, le parti politique Organisation du peuple en lutte (Opl) dénonce un acte d’intimidation contre tous les dirigeants politiques, qui luttaient contre les mauvaises pratiques et gestions de l’ancien président de facto Jovenel Moïse.
Bedford Claude a décerné des mandats d’amener à l’encontre de l’homme d’affaires Samir Handal, des dirigeants politiques Paul Denis du parti politique Inifòs, Liné Balthazar du Parti haïtien tèt kale (Phtk) et des pasteurs protestants Gérald Bataille et Gérard Forges.
Cette démarche judiciaire choquante ne repose sur aucun élément factuel, rejette le coordonnateur national du parti politique Inifòs, Paul Denis, qui nie toute participation à « ce crime abject » contre l’ancien président de facto en Haïti. [emb rc apr 05/08/2021 11:55]