P-au-P, 04 août 2021 [AlterPresse] --- Malgré le contexte de forte criminalité, entretenue par les gangs armés, avec la complicité d’officiels d’État, le gouvernement américain a débuté, depuis le dimanche 11 juillet 2021, une assistance à Haïti (« d’ordre technique ») pour la sécurité des prochaines élections dans le pays, indique un communiqué de l’Ambassade des États-Unis d’Amérique, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse
Cette assistance fait suite à une demande d’assistance en matière de sécurité, produite par le gouvernement d’Haïti, suite à l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, du président de facto Jovenel Moïse.
Cette assistance est offerte par des experts américains en cybersécurité et sécurité des infrastructures (Cisa), un conseiller en sécurité aérienne (Avsec), de la « Transportation security administration » (Tsa) et un représentant de la « Cybersecurity & infrastructure security agency » (Cisa), lit-on dans ce communiqué.
Ces personnes se sont rendues, en Haïti, pour aider à renforcer la sécurité des infrastructures importantes du pays, au niveau de son port maritime, ses terminaux recevant les produits pétroliers, et les installations électorales.
Ce renforcement viserait aussi à améliorer la sécurité physique et les contrôles internes, pour augmenter la sécurité des passagères et passagers, et du fret, et pour identifier le potentiel de soutien aux infrastructures importantes, en particulier le port maritime, les terminaux qui reçoivent les produits pétroliers et les installations électorales.
L’équipe américaine de la Cisa a rencontré des responsables de l’Autorité aéroportuaire nationale (Aan), de l’Office national de l’aviation civile (Ofnac), de la Cellule de sécurité électorale (Esc), de la Police nationale d’Haïti (Pnh), le Conseil électoral provisoire (Cep).
Elle a visité les installations du Cep et de la Pnh pour le stockage du matériel électoral.
« La Cisa a rencontré la Pnh et ses homologues de la commission électorale d’Haïti (Cep), et a visité les installations du Cep et de la Pnh pour le stockage du matériel électoral ».
Le communiqué précise aussi que la Pnh, y compris les membres du Bureau intégré des Nations unies en Haïti (Binuh) au sein de Cellule de sécurité électorale (Esc), a visité le centre de dépouillement des votes d’Haïti, un méga centre de vote et le siège du Cep à Port-au-Prince.
Une équipe de trois personnes de la Cisa (experts américains) est arrivée, le mardi 27 juillet 2021, dans le pays, pour fournir ce soutien, suite à la première évaluation du potentiel de soutien aux infrastructures importantes, effectuée par le représentant de la Cisa, qui a accompagné la délégation de la Maison Blanche en Haïti.
« L’équipe a utilisé un outil d’évaluation de la sécurité des infrastructures essentielles, appelé « Security assessment at first entry » (Safe), pour analyser les besoins de sécurité des infrastructures en Haïti, et a formé des responsables haïtiens sur son utilisation. L’outil Safe propose des options pour améliorer la sécurité des infrastructures importantes en fonction des conditions actuelles ».
Ce soutien étasunien a lieu, dans un contexte de rejet unanime, en Haïti, dudit Conseil électoral provisoire... et de violence d’État, à travers des dispositions totalement autocratiques.
Élections
Dans un tweet, le premier ministre de facto Ariel Henry informe avoir rencontré, le mardi 3 août 2021, le représentant spécial de l’Organisation des États américains (Oea) en Haïti, Cristobal Dupouy, sur l’appui technique de l’Oea aux prochaines élections et le rétablissement de la sécurité en Haïti, entre autres.
Il a également discuté avec le représentant spécial adjoint au Binuh, Bruno Lemarquis, autour de la coordination de l’aide externe au développement, des élections, de la sécurité et de la cherté de la vie.
Dans le contexte de criminalité, entretenue par les gangs armés, avec la complicité d’officiels, plusieurs secteurs, notamment de l’opposition, estiment que les conditions sécuritaires ne sont pas réunies pour organiser des scrutins dans le pays. De plus, ayant été installé sans le serment d’usage par devant la Cour de Cassation,le Conseil électoral provisoire (Cep) controversé souffre d’un grand déficit de légitimité.
119 partis et groupements politiques se seraient déjà inscrits, en vue de participer aux élections (dont le premier tour est fixé au 26 septembre 2021), fait savoir le Cep contesté, dans une note de presse publiée en date du lundi 2 août 2021.
Le registre d’inscription est fermé, depuis le vendredi 30 juillet 2021, à minuit.
Déclarant « ne pas vouloir encaisser des buts des mains de coquins, qui commanditent en sourdine des particules politiques satellites », le parti politique Rassemblement des démocrates nationaux progressistes (Rdnp) figure parmi les partis politiques les plus connus, ayant confirmé son inscription pour participer aux élections, avec ce dit Conseil électoral, qu’il continue, toutefois, de contester. [mj emb rc apr 04/08/2021 13:30]