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Haïti-Crise : Le gouvernement de facto multiplie les rencontres avec l’opposition et la société civile, à la recherche d’un hypothétique consensus

P-au-P, 02 août 2021 [AlterPresse] --- Le gouvernement de facto du premier ministre Ariel Henry, imposé par la communauté internationale, continue de multiplier les rencontres avec les partis de l’opposition et organisations de la société civile, en vue de parvenir à une solution consensuelle, considérée comme « problématique », dans la crise socio-politique engendrée par le régime autocratique tèt kale en Haïti, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.

Dans cette perspective, le Secteur démocratique et populaire (Sdp) devait rencontrer, ce lundi 2 août 2021, le premier ministre de facto, dans le cadre des pourparlers nécessaires à la conclusion d’un accord politique.

Le Sdp déclare avoir déjà rencontré plusieurs entités de la société civile, notamment la Commission de la société civile pour une solution haïtienne à la crise et le Groupe Mache Pou lavii, dans une note de presse en date du lundi 2 août 2021.

Il s’est également entretenu avec des entités politiques de l’opposition, notamment les signataires du protocole d’entente nationale, les partis politiques Inifòs, Organisation du peuple en lutte (Opl), et le président du tiers restant du sénat, le sénateur Joseph Lambert.

Le Secteur démocratique et populaire réitère qu’il ne reconnaîtra aucun gouvernement, avant la signature d’un accord politique largement large.

« Le vide politique et institutionnel, provoqué par l’assassinat de Jovenel Moïse, existe encore et a déjà trop duré. Le pays est encore sans président ni premier ministre ».

Il faudrait un « gouvernement de sauvetage national, neutre » pour sortir le pays de cette crise, insiste le Collectif du 4 décembre 2013, suite à une rencontre avec Ariel Henry.

L’actuel premier ministre de facto devrait reformater le cabinet ministériel, avec une dizaine de membres intègres, patriotes et de compétence éprouvée, recommande le Collectif 4 décembre 2013, dans une correspondance datée du 30 juillet 2021, adressée à Ariel Henry.

Il reviendrait aussi à Ariel Henry de trouver un consensus pour la désignation d’un président.

Le Collectif du 4 décembre 2013 appelle, entre autres, à la mise en place d’un Conseil électoral crédible et d’un conseil de surveillance des actions gouvernementales, avant d’aborder tout processus électoral.

Pour sa part, le parti politique Fanmi Lavalas indique qu’il s’est entretenu avec des secteurs, organisations politiques et organisations de la société civile, en vue de trouver une entente pour pouvoir renverser le système.

Fanmi Lavalas encourage la population à continuer la mobilisation, pour réclamer un gouvernement de salut public, en vue d’une transition en Haïti.

Il dénonce toute tentative du régime actuel, visant à organiser des élections partisanes pour se maintenir au pouvoir.

Élections impossibles dans les conditions générales, dont de criminalité, actuelles

« Aucune élection n’est possible dans les conditions (de criminalité) actuelles. Une vraie solution à la crise politique passe par un changement du système », reste convaincu le parti politique Fanmi Lavalas.

La mission du gouvernement actuel consiste à préparer les conditions nécessaires « à la réalisation, le plus rapidement possible, d’élections libres, honnêtes et transparentes, avec une large participation de la population », a déclaré le premier ministre de facto Ariel Henry, lors d’un récent point de presse.

La sécurité sur tout le territoire national est indispensable pour créer cet environnement, a affirmé Ariel Henry, qui a succédé à Claude Joseph qui assurait l’intérim après l’assassinat, le mercredi 7 juillet 2021, de Jovenel Moïse.

Le gouvernement de facto d’Ariel Henry est, « donc, voué à l’échec pour organiser les élections, résoudre les problèmes graves de sécurité, amorcer une relance économique et obtenir un apaisement social, parce qu’il souffre d’un défaut de consensus et que certains ministères s’inscrivent dans une attribution partiale », estime le parti politique Mouvement pour la transformation et la valorisation d’Haïti (MtvAyiti).

Quatre décisions importantes devraient être prises à travers un consensus politique large entre les partis politiques et les acteurs de la société civile, souhaite le MtvAyiti.

Il s’agit des décisions visant à la normalisation politique, qui concerne, entre autres, la mise en place un gouvernement d’entente nationale bicéphale, dans l’esprit de la Constitution de 1987, n’excédant pas 18 mois.

Signataires d’un protocole d’entente nationale en date du 10 juillet 2021, les partis politiques Inite, Fusion des socio-démocrates haïtiens, Ayiti an aksyon, Force louverturienne réformiste, Forces nationales pour la démocratie, entre autres, ont exigé la tenue d’un dialogue inclusif, en vue de mettre à la tête de l’exécutif une équipe gouvernementale équilibrée, issue d’un accord politique. [mj emb rc apr 02/08/2021 16:45]