P-au-P, 30 juill. 2021 [AlterPresse] --- Martine Joseph Moïse (47 ans), épouse de l’ancien président de facto Jovenel Moïse assassiné, le mercredi 7 juillet 2021, en sa résidence privée à Pèlerin 5 (est de la capitale) annonce son intention de se présenter à l’élection présidence en Haïti (dont le premier tour est fixé au 26 septembre 2021), dans une interview exclusive accordée au journal américain New York Times.
Martine Joseph Moïse entend y participer, une fois qu’elle aura subi d’autres interventions chirurgicales sur son bras blessé lors de l’attaque sur son mari.
Elle affirme avoir déjà subi deux interventions chirurgicales. Les médecins prévoient maintenant d’implanter des nerfs de ses pieds dans son bras, a-t-elle déclaré.
Des informations sur une éventuelle candidature à la présidence haïtienne de la veuve de Jovenel Moïse circulaient déjà dans l’opinion publique.
Certains voient derrière cette décision de se porter candidate, la main des autorités américaines qui se sont précipitées pour prendre en charge la victime tout de suite après l’assassinat de Jovenel Moïse.
« Le président Jovenel avait une vision (…) et nous, les Haïtiens, n’allons pas la laisser mourir », dit Martine Joseph Moïse qui a relaté quelques faits liés à l’attaque ayant conduit à l’assassinat de son mari.
Les assassins cherchaient « méthodiquement quelque chose »
Au moment de l’assassinat de Jovenel Moïse, « La seule chose que j’ai vue avant qu’ils ne le tuent, ce sont leurs bottes », raconte-t-elle, tout en souhaitant que le F.B.I. trouve le cerveau derrière cet attentat.
Le F.B.I est en Haïti pour accompagner les autorités haïtiennes dans l’enquête y relative.
Les assassins qui parlaient en espagnol avec quelqu’un au téléphone semblaient chercher méthodiquement quelque chose dans les dossiers de son mari, qu’ils auraient finalement trouvé, selon les témoignages de Martine Moïse, recueillis par le journal américain.
Elle dit ne pas comprendre le fait qu’aucun des gardes (entre 30 à 50), affectés à la sécurité de son mari n’ait été tué ni même blessé.
La veuve de Jovenel Moïse s’en est prise aux oligarques et le système qui seraient responsables de l’assassinat de Jovenel Moise, selon elle.
Martine Moïse a cité un puissant homme d’affaires haïtien, Réginald Boulos, qui voulait se présenter à la présidence, comme quelqu’un qui avait quelque chose à gagner de la mort de son mari, sans l’accuser d’avoir ordonné l’assassinat, rapporte le New York Times.
« Je n’avais absolument, absolument, absolument rien à voir avec son meurtre, même dans les rêves », avait déclaré Boulos qui a appelé à une enquête internationale solide et indépendante pour trouver les commanditaires, auteurs intellectuels et exécutants, dans le cadre de ce dossier d’assassinat.
L’assassinat de Jovenel Moïse aurait été perpétré par un commando de 26 Colombiens, dont trois ont été tués par la police, après le forfait, ont indiqué les autorités haïtiennes.
Environ une vingtaine d’ex-militaires Colombiens, deux Américains d’origine haïtienne et 5 autres personnes, dont des membres de la police seraient détenus en prison.
En relation à cet assassinat, la Police nationale d’Haïti (Pnh) a émis, le lundi 26 juillet 2021, un avis de recherche contre la juge à la Cour de cassation, Wendelle Coq Thélot, qui avait été mise à la retraite avec deux autres juges par Jovenel Moïse, le 8 février 2021, au lendemain de la fin de son mandat constitutionnel le 7 février 2021.
Le mercredi 28 juillet 2021, le conseil des avocats de la juge a affirmé projeter de faire annuler le mandat d’amener contre la juge Wendelle Coq Thélot.
Le chef de l’Unité de sécurité générale du palais national (Usgpn), Dimitri Hérard, est encore en isolement alors que Jean Laguel Civil, coordonnateur de l’Unité de sécurité présidentielle (Usp) a été arrêté dans ce dossier.
Vingt-quatre policiers font l’objet d’une enquête administrative, selon les autorités policières. [emb apr 30/07/2021 10 :55]
Photo : Capture d’écran