P-au-P, 25 juin 05 [AlterPresse] --- Les responsables de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH) affichent une grande prudence, alors que morts et blessés, résultant des violences sectorielles et sporadiques à la capitale, continuent d’affluer au principal centre hospitalier de Port-au-Prince.
Le mois de juin, qui est sur le point de prendre fin, laisse un lourd bilan, avec plus une soixantaine de morts et une centaine de blessés par balles, a appris AlterPresse auprès de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti (HUEH).
Sur les 4135 patients reçus au 24 juin à la salle d’urgence de l’HUEH, 63 d’entre eux n’ont pas survécu, a fait savoir un responsable du service de statistiques qui a souhaité gardé l’anonymat. Il n’a pas fourni de précision sur la quantité de décès enregistrés suite à des violences.
Sur la centaine de blessés relevés, il y a eu 47 plaies par balles, 12 à l’arme blanche et une soixantaine de viol et agressions sexuelles diverses, a précisé la même source.
L’HUEH se trouve lui-même dans une situation délicate. « Ici, nous sommes très prudents, car nous gérons à la fois des bourreaux et des victimes. Nous ne pouvons pas contrôler toutes les personnes qui fréquentent l’hôpital. Mais nous faisons de notre mieux pour nous protéger et protéger les malades », a affirmé un haut fonctionnaire de l’HUEH.
Des travaux de réaménagement sont en cours à l’hôpital. La salle d’urgence est vidée de ses patients. Dans une grande salle située à proximité, on trouve des hommes, des femmes, des enfants ainsi que des détenus attachés à leur lit respectif.
« Depuis quelque temps, nous avons résolu les problèmes les plus urgents de l’hôpital. Il y a une amélioration dans la distribution du courant électrique, nos différents services fonctionnent et avec les maigres moyens dont nous disposons, nous avons décidé d’effectuer des travaux de réfection en vue de donner un nouveau souffle de vie à l’hôpital », a ajouté un autre responsable.
L’HUEH est fortement sollicité au niveau des urgences depuis le 30 septembre 2004, quand une nouvelle vague de violence a été déclenchée dans plusieurs quartiers de la capitale haïtienne. Les victimes appartiennent à divers secteurs et on compte un grand nombre de policiers tués ou attaqués.
Par ailleurs, marchés publics, sous-commissariats de police, magasins, et résidences privées ont été détruits par les flammes. Véhicules privés et publics n’ont pas été épargnés. [do gp apr 27/06/2005 15:40]