Par Marie Farah Fortuné
P-au-P., 15 juill. 2021 [AlterPresse] --- Des mouvements paysans faisant partie de la plateforme « 4 je kontre » soulignent l’urgence d’un accord politique entre les acteurs de divers secteurs de la société, afin de résoudre la crise, qui tend à s’approfondir après l’assassinat du président Jovenel Moïse, le 7 juillet écoulé, en sa résidence à Pèlerin 5 (banlieue est).
La meilleure solution à la crise haïtienne passe par un accord politique, fruit d’un dialogue entre les acteurs politiques afin de trouver, sans délai, une formule pouvant mener à un gouvernement de transition incluant diverses tendances, pour éviter le chaos.
Cette proposition est soutenue par Chavannes Jean-Baptiste, leader du Mouvement paysan de Papaye (Mpp) et du Mouvement national du congrès de Papaye (Mpnkp), dans une interview accordée à AlterRadio.
Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse, des appels se multiplient au niveau de la communauté internationale, en particulier les États-Unis et la France, en faveur d’un accord politique entre les acteurs haïtiens.
Crise politique chronique et catastrophique
Pour le porte-parole du Mpp, le pays traverse une crise politique chronique et catastrophique depuis l’instauration, en 2011, du règne du Parti haïtien tèt kale (Phtk).
Dans le présent contexte, Chavannes Jean-Baptiste renvoie dos-à-dos les trois prétendants au pouvoir : Claude Joseph, premier ministre intérimaire de facto, Ariel Henry, premier ministre nommé, et Joseph Lambert, président du dernier tiers du sénat.
Il fustige le comportement de Claude Joseph, qui « ose déclarer l’état de siège », alors qu’il n’a pas le statut d’un président et il n’y a pas de parlement (depuis janvier 2020) pour approuver cet état de siège.
Il condamne également la demande adressée par le gouvernement haïtien à l’exécutif américain pour l’envoi de troupes en Haïti pour protéger les infrastructures clés, selon l’équipe de Claude Joseph.
En outre, il rejette les démarches du pouvoir en place en faveur de la tenue des élections générales et du référendum, déjà planifiées par le défunt président, « ce qui est révoltant ».
D’autre part, il réprouve l’attitude d’Ariel Henry, qui, malgré le rejet du pouvoir par de larges couches de la société, avait accepté de devenir le premier ministre de Jovenel Moïse, bien avant la mort de ce dernier, afin de poursuivre sa politique, « qui est de piller l’État, perpétrer des tueries, pour assurer la pérennité du pouvoir du Parti haïtien tèt kale (Phtk).
« Aucun démocrate ne peut accepter le choix d’Ariel Henry comme premier ministre pour diriger une transition », déclare-t-il.
Même considération à propos du choix de Joseph Lambert, qui a eu à servir le Phtk.
Le leader paysan exprime, toutefois, sa consternation face à l’assassinat du président Jovenel Moise et demande qu’une enquête sérieuse soit menée afin de trouver les coupables de cet acte, puis les punir conformément à la loi. [mff gp apr 15/07/2021 15 :35]