Par Marlyne Jean
P-au-P., 15 juill. 2021 [AlterPresse] --- La proposition de choisir Joseph Lambert, président du reste du sénat, comme président provisoire et Ariel Henry comme premier ministre est « inacceptable, il s’agit d’une erreur », estime le parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin kan pèp la), dans une interview à l’agence en ligne AlterPresse.
Les dispositions de l’article 149 de la Constitution ne sont pas applicables, qu’il s’agisse du premier ministre de facto démissionnaire, Claude Joseph, du président du sénat, « dysfonctionnel » depuis janvier 2020, souligne le parti politique Rasin kan pèp la.
« Ce reste du sénat ne s’est jamais prononcé sur les dérives terribles de Jovenel Moïse, ni sur les violations multiples de la Constitution. Il s’est révélé un complice actif de l’installation de la dictature dans le pays », ajoute le parti politique Rasin kan pèp la.
D’autre part, « le premier ministre Ariel Henry a été nommé par un pouvoir de facto dans des conditions inacceptables, sans consultations ».
Des partis politiques de tendances diverses ainsi que la majorité du reste des 10 sénateurs ont signé, chacun, une entente, le vendredi 9 juillet 2021, visant à désigner Joseph Lambert, comme président provisoire et le Dr. Ariel Henry comme éventuel futur chef de gouvernement.
Cependant, le parti politique Rasin kan pèp la affirme appuyer le dialogue, lancé par des groupes de la société civile, en vue de trouver une solution consensuelle minimale dans cette conjoncture actuelle fragile et décisive pour le pays.
La révocation de tous les décrets illégaux, adoptés par l’ancien président Jovenel Moïse, le remodelage du système électoral et la mise en place de conditions pertinentes pour organiser les élections, les procès sur les 13 massacres documentés, perpétrés dans différents quartiers populaires, et sur les dossiers de corruption, la poursuite des démarches pour une conférence nationale, entre autres, doivent être pris en compte dans ce processus de recherche de consensus, énumère le parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin kan pèp la) .
« Il faudrait trouver une solution politique, qui se rapproche, le plus que possible, de la Constitution de 1987… Pour le moment, au niveau de la classe politique, nous sommes en discussion, afin de trouver un consensus politique pour un gouvernement légitime » , déclare à AlterPresse, de son côté, Liné Balthazar, président du Parti haïtien tèt kale (Phtk).
Ce gouvernement légitime aura à créer la stabilité dans le pays, réformer le Conseil électoral provisoire pour pouvoir aller vers les élections.
« Dans les conditions actuelles, on ne peut pas aller aux élections, car il revient au président de la république de prendre un arrêté pour convoquer le peuple en ses comices ».
Le Parti haïtien tèt kale affirme avoir opté pour le choix d’une personnalité, parmi les 10 sénateurs restants, « les seuls élus aujourd’hui ».
« Bien qu’il n’y ait pas d’Assemblée nationale, le sénat est encore debout », fait valoir le Phtk, citant l’alinéa 3 de l’article 149 de la Constitution, qui recommande le recours vers l’Assemblée nationale en cas de vacance présidentielle.
« Aucune personne n’est habilitée à brandir aucun article de la Constitution, qui prévoit comment remplacer un président qui a été assassiné chez lui. Nous n’avons ni président, ni premier ministre, car c’est le gouvernement démissionnaire de Joseph Jouthe et le premier ministre par intérim Claude Joseph, lui aussi démissionnaire, qui étaient aux commandes », selon le Phtk. [mj rc apr 15/07/2021 11:22]