Par Marlyne Jean
P-au-P., 13 juill. 2021 [AlterPresse] --- A l’initiative de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, différents protagonistes Haïtiennes et Haïtiens tiendront une conférence politique, le jeudi 15 juillet 2021, en vue de trouver une solution consensuelle, entre les organisations sociales et le secteur politique, sur la crise multiforme en Haïti, apprend l’agence en ligne AlterPresse.
Cet accord consensuel devrait permettre de rétablir la souveraineté nationale, une autodétermination fonctionnelle sur les mécanismes de mise en place de la structure de transition en Haïti, espère la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, en conférence de presse, le mardi 13 juillet 2021.
Depuis le mois de mars 2021, un processus de consultations est effectué auprès de plus d’une centaine d’organisations, à l’intérieur d’Haïti et dans la diaspora.
« Pas de doutes, ni aucune ambiguïté : aucune proposition ne va être imposée sur la structure, qui va diriger la transition et combien de temps elle devrait durer », précise la syndicaliste Magalie Georges, représentante de la Confédération nationale des éducatrices et éducateurs haïtiens (Cneh) et membre du comité d’appui aux travaux de la conférence citoyenne au sein de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise.
« Il est important de trouver cet accord rapidement, sur la base d’un consensus très large. Car, nous avons les bottes étrangères, qui menacent de venir, de nouveau sur le territoire national, nous enfoncer beaucoup plus », signale le syndicaliste Josué Mérilien, représentant du regroupement Konbit òganizasyon politik ak popilè yo au sein du comité d’appui aux travaux de la conférence citoyenne.
« La seule solution, c’est d’éviter que les bottes, qui soutiennent, depuis des décennies, tous les projets qui vont à l’encontre des intérêts du peuple haïtien, reviennent physiquement et nous enfoncent beaucoup plus. C’est de nous mettre ensemble, de nous unir pour écarter ce danger, qui pèse sur le pays », appelle Magali Comeau Denis, ancienne ministre de la culture (mars 2004 - juin 2006), coordonnatrice de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise et également membre du comité d’appui.
L’Organisation des Nations unies (Onu) et les États-Unis d’Amérique ont rejeté la demande des autorités de facto en Haïti, pour l’envoi de forces militaires étrangères, sur le territoire national, « dans l’objectif de venir protéger les infrastructures importantes du pays ».
Cependant, le gouvernement des États-Unis serait sur le point de reconsidérer la demande d’intervention, souhaitée par les autorités de facto en Haïti. selon les informations disponibles.
Aujourd’hui, en juillet 2021, un appel est lancé, pour une large concertation entre différents protagonistes, en vue d’aider, non seulement à trouver une solution à la crise, mais aussi résoudre le problème de banditisme dans le pays et permettre aux victimes des différents massacres et assassinats de trouver justice.
Affirmant combien les Haïtiennes et Haïtiens n’entendent nullement courber l’échine, ni soumettre leurs décisions à aucune instance internationale, la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise assimile à « une initiative politique » l’entente conclue, le 9 juillet 2021. entre certains protagonistes politiques, qui voudraient voir le président du reste du sénat, Joseph Lambert, devenir président provisoire et Ariel Henry premier ministre (le 5 juillet 2021, la Commission déclare qu’il s’agit là d’une initiative politique entre ces acteurs, soulignant que jusqu’ici le Président provisoire n’a pas été installé dans ses fonctions comme cela a été prévu.
La république d’Haïti ne s’inscrit nullement dans la démarche d’urgence d’une partie de la communauté internationale, qui voudrait imposer la tenue d’élections générales, sur le territoire national.
« Haïti organisera ses élections de manière sereine... J’ai même entendu un responsable du Parti haïtien tèt kale (Phtk) affirmer à la radio qu’il s’agirait plutôt d’une proposition politique », relève Jacques Ted Saint Dic, chargé de communication publique au sein de la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise.
« Le peuple haïtien, qui manifestait contre Jovenel Moïse, depuis plus de 3 ans, n’avait pas demandé qu’on l’assassine. L’assassinat du président de facto Jovenel Moïse nous montre combien nous sommes encore plus vulnérables », souligne la Commission pour la recherche d’une solution haïtienne à la crise, qui salue l’intelligence politique et le calme observé par la population nationale, à la nouvelle de l’assassinat du mercredi 7 juillet 2021. [mj rc apr 13/07/2021 15:54]