P-au-P., 12 juill. 2021 [AlterPresse] --- Les greffiers Marcelin Valentin et Waky Philostène, qui ont assisté les juges durant le constat matériel des faits, les différentes perquisitions et lors de l’audition de suspects, qui seraient impliqués dans l’assassinat de Jovenel Moïse, le mercredi 7 juillet 2021, sont l’objet de menaces, dénonce l’Association nationale des greffiers haïtiens (Anagh), dans une interview à l’agence en ligne AlterPressse.
« Des numéros de téléphone inconnus appellent les deux greffiers, en leur demandant de modifier certains noms de personnes dans les procès-verbaux, tout en leur proférant des menaces de mort et précisant qu’ils ont déjà identifié leur localisation », alerte le président de l’Anagh, Martin Ainé.
De telles menaces de mort planent également sur les greffiers, qui ont verbalisé la scène de l’assassinat de Me. Monferrier Dorval, bâtonnier de l’ordre de Port-au-Prince, tué par des individus armés, dans la soirée du vendredi 28 août 2020, en sa résidence privée, à Pèlerin 5, non loin de la résidence de Jovenel Moïse, souligne l’Anagh.
En Haïti, les greffiers ne sont généralement pas accompagnés par de forces policières, au moment de dresser les procès-verbaux de constats.
« Après les constats, la police escorte toujours les juges de paix et abandonne les greffiers dans les rues. N’importe quel individu peut intimider les greffiers, pour les porter à modifier ce qui a été écrit au moment des constats. Les greffiers sont livrés à eux-mêmes, ».
De plus, les registres restent entre les mains des greffiers, qui sont obligés d’entrer chez eux avec les données, car ils ne disposent pas de moyens électroniques pour mémoriser ces informations importantes et de premières mains, qui doivent servir la justice jusqu’à l’instruction définitive, entre autres, rappelle l’Anagh.
L’Association nationale des greffiers haïtiens demande aux autorités, notamment judiciaires, d’adopter les dispositions nécessaires, en vue de garantir la sécurité des greffiers, spécialement Marcelin Valentin et Waky Philostène, pour qu’ils puissent travailler en toute quiétude.
L’Anag invite les greffiers Marcelin Valentin et Waky Philostène à porter plainte contre « X », pour qu’une enquête vienne déterminer la provenance des menaces de mort, dont ils sont l’objet.
Le juge de paix Carl Henry Destin, qui avait fait le constat légal du cadavre de Jovenel Moïse, troué de douze impacts de balles, dans sa résidence privée, le mercredi 7 juillet 2021, ferait, lui aussi, l’objet de menaces de la part de numéros de téléphone inconnus, selon les informations disponibles. [mj rc apr 12/07/2021 12:44]