P-au-P., 06 juillet 2021 [AlterPresse] --- Alors que le Dr Ariel Henry a été nommé premier ministre, le lundi 5 juillet 2021, en vue de la réalisation des élections générales, le 26 septembre 2021 en Haïti, et que le décret électoral a été publié par le Conseil électoral provisoire (Cep), des partis d’opposition continuent de rejeter le processus électoral dans les conditions actuelles, suivant les premières réactions enregistrées par AlterPresse.
« Il n’y a aucune intention d’organiser les élections, ce qu’ils veulent organiser n’est qu’une sélection. Ils peuvent même commencer par publier un décret dès aujourd’hui avec la liste des élus », ironise Camille Chalmers, porte-parole de Rasin Kan pèp la, dans une interview à AlterPresse.
La structure Rasin kan pèp la dénonce parallèlement une « tragicomédie » du calendrier électoral, publié par le Cep, lui-même décrié, et l’incertitude en termes de référence constitutionnelle.
Selon le calendrier électoral, le 1er tour des élections générales (présidentielle, législatives) et référendum constitutionnel est prévu pour le 26 septembre 2021. Le 2e tour des élections présidentielles-législatives a été fixé pour le 21 novembre 2021 et les élections locales pour le 16 janvier 2022.
La mission, confiée au Dr Ariel Henry par Jovenel Moïse, est de « former un gouvernement d’ouverture incluant les forces vives de la nation, résoudre le problème criant de l’insécurité et accompagner le Cep pour la réalisation des élections générales et du référendum », selon un tweet du président de facto Jovenel Moïse.
Le Parti Rasin kan pèp la maintient qu’il n’y a aucune possibilité de cohabitation avec Jovenel Moïse, que ce gouvernement organise les élections.
L’organisation relève ce qu’elle considère comme l’évidence d’une « transition politique pour la réorganisation les institutions du pays, dont le système électoral, pour pouvoir garantir des élections crédibles dans le pays ».
« Nous rejetons le décret électoral scélérat, adopté ce 3 juillet 2021, en Conseil des Ministres. Jovenel Moïse, qui a gangtérisé le pays, est le principal obstacle à l’organisation des élections », affirme, pour sa part, Me. André Michel, porte-parole du Secteur démocratique et populaire (Sdp), sur son compte twitter.
Soulignant combien aucune condition n’est réunie pour organiser les élections en Haïti, le Sdp prévient que des citoyennes et citoyens vont perturber toutes élections mal fagotées.
Haïti est sans parlement depuis janvier 2020 et les élections législatives, municipales et locales sont largement en retard.
Jovenel Moïse, dont le mandat constitutionnel a pris fin depuis le 7 février 2021, dirige par décrets, alors que la plupart des principales institutions du pays sont soit inopérantes, soit considérablement affaiblies.
L’insécurité et la violence se sont aggravées, avec des dizaines de personnes tuées et des milliers d’autres déplacées, à cause des attaques de gangs armés dans les quartiers populaires de la capitale et des affrontements entre gangs rivaux. [mj gp apr 06/07/2021 04:00]