P-au-P, 24 juin 05 [AlterPresse] --- Un diplomate américain de haut rang a
accusé le 23 juin l’ancien président Jean Bertrand Aristide d’alimenter la
violence en Haïti et a fait savoir que Washington a fait part de son
inquiétude à l’Afrique du Sud, terre d’exil du leader lavalas.
« Nous savons que ses partisans reçoivent des instructions directement de sa
voix et indirectement à travers ses acolytes qui communiquent avec lui
personnellement en Afrique du Sud, a déclaré Roger Noriéga, assistant
secrétaire d’Etat pour les affaires hémisphériques.
« En tant qu’observateur de longue date d’Haïti et consommateur (de longue
date) d’information à propos d’Haïti, il est parfaitement clair que Aristide
et son camp sont singulièrement responsables de la majorité des actes de
violences et de la nature concertée de cette violence », a indiqué Noriéga
au Miami Herald.
« Quelque centaines de mauvais garçons (bad guys) sont derrière la violence
», a dit Noriéga dans cet entretien téléphonique. A la question de savoir si
le gouvernement américain a transmis ses inquiétudes aux officiels
sud-africains, Noriéga a répondu, je cite :
« Nous avons eu des contacts diplomatiques que vous souhaiteriez que nous
ayons avec les acteurs clés, expliquant que le rôle d’Aristide n’est pas un
rôle très utile ».
Un porte-parole du gouvernement sud-africain à Prétoria s’est refusé à
commenter les propos de Roger Noriéga.
Le secrétaire d’Etat adjoint américain a également appelé la force ONUsienne
en Haïti (MINUSTAH) à jouer un rôle plus proactif dans la lutte contre les
gangs armés. Selon Noriega, les bandits ne sont pas nombreux, mais ils sont
basés dans des zones stratégiques non loin de la route de l’aéroport
international et des centres commerciaux ; ce qui augmente l’impact
destructif de leurs actions sur l’économie haïtienne.
La violence qui n’a cessé d’augmenter depuis le mois de septembre risque de
compromettre les élections locales, législatives et présidentielles prévues
à la fin de l’année. [vs apr 24/06/05 18:00]