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Haïti-Politique : Nouvelles dates annoncées pour des élections générales et le référendum voulu par le pouvoir pour changer la Constitution

Alors que l’Oea recommande la mise en place d’un nouveau gouvernement et la formation d’un nouveau Cep

P-au-P., 28 juin 2021 [AlterPresse] --- Le Conseil électoral provisoire (Cep) a rendu public, dans la soirée du 28 juin 2021, un nouveau calendrier fixant au 26 septembre 2021 la tenue du premier tour des élections présidentielle et législatives ainsi que le référendum voulu par le pouvoir pour changer illégalement la Constitution.

Selon ce calendrier, transmis à AlterPresse, le deuxième tour des élections législatives et présidentielle devrait avoir lieu le 21 novembre 2021 et les résultats définitifs connus le 7 décembre 2021.

Le 26 août 2021 est la date retenue pour le début de la campagne électorale pour la présidentielle et les législatives.

Quant aux élections municipales et locales, elles devraient se tenir le 16 janvier 2022 et leurs résultats communiqués le 5 février 2022.

Referendum deuxième fois reporté

Le référendum constitutionnel controversé était initialement prévu le 25 avril 2021 et avait été reporté au 27 juin 2021, suite à des « recommandations techniques » des Nations-Unies, qui assistent le Cep dans la mise en œuvre de ce processus, qu’elles estiment pourtant peu transparent et pas suffisamment inclusif.

Le Cep avait dû annoncer, le 7 juin 2021, l’ajournement sine die du référendum, préalablement fixé au 27 juin.

La décision avait été adoptée à cause de la recrudescence de la crise sanitaire du Covid-19 (le nouveau coronavirus), avait allégué l’institution électorale, ne mentionnant évidemment pas le rejet de ce processus par la plupart des secteurs vitaux du pays.

A propos du Covid-19, le Cep a fait savoir, dans un communiqué, émis le 28 juin 2021, qu’un guide de mesures sanitaires spécifiques, à l’usage des électrices et électeurs, sera élaboré et adopté de concert avec le Ministère de la santé publique et de la population (Mspp).

La décision avait été rendue publique à la veille de la venue d’une mission de bons offices de l’Organisation des états américains (Oea).

L’Oea recommande, entre autres, la mise en place d’un nouveau gouvernement et d’un nouveau Cep

Le nouveau calendrier est publié, 48 heures avant une réunion du Conseil permanent de l’Oea pour la présentation du rapport de cette mission, qui s’est déroulée du 8 au 10 juin 2021 en Haïti.

« Toute solution à la crise politique actuelle en Haïti réclame les efforts de tous les secteurs de la société haïtienne, y compris le gouvernement, l’opposition, les entreprises, les groupes religieux et la société civile », peut-on lire dans le rapport, qui a commencé à circuler sur les réseaux sociaux.

La mission propose la « désignation rapide d’un Premier Ministre et d’un Cabinet qui auront la confiance du peuple haïtien », des « mesures urgentes pour rétablir un climat de sécurité, conformément aux obligations en matière de droits de la personne » et la « nomination de nouveaux membres au Cep, afin de garantir que le peuple haïtien ait confiance en cette institution essentielle et que les élections locales, législatives et présidentielles aient lieu cette année ».

La sécurité s’est sérieusement dégradée, ces dernières semaines, et les gangs continuent d’imposer violemment leur loi dans divers quartiers de la capitale.

Les nouvelles violences ont fait, selon des chiffres conservateurs, 50 morts et plus de 10,000 personnes déplacées.

Une frange de l’opposition désormais en faveur d’une « médiation indirecte » et un « accord politique » respectant la Constitution

Plusieurs partis et regroupements, dont la Direction politique de l’opposition démocratique (Dirpod), s’inquiètent de la détérioration accélérée du climat d’insécurité et encouragent, désormais, un processus de médiation indirecte, visant à trouver un accord politique et une solution durable qui respecte la Constitution. [apr 29/06/2021 04:00]


Nouveau calendrier fixant au 26 septembre 2021 la tenue du premier tour des élections présidentielle et législatives ainsi que le référendum voulu par le pouvoir pour changer illégalement la Constitution