P-au-P, 24 juin 05 [AlterPresse] --- Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies, Jean-Marie Guéhenno, a entamé ce 22 juin une visite de cinq jours en Haiti, peu après le renouvellement du mandat des forces de l’ONU dans le pays.
Durant cette visite d’information, M. Guéhenno doit s’entretenir avec les responsables de la Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti (MINUSTAH), dont le diplomate chilien, Juan Gabriel Valdés.
Une série de rencontres est également prévues avec le Président provisoire Boniface Alexandre et le Premier ministre Gérard Latortue. Il aura à visiter les troupes onusiennes déployées dans les villes des Gonaïves et du Cap-Haïtien.
La visite de Jean-Marie Guéhenno fait suite à la décision du Conseil de sécurité de l’Onu de renouveler pour une durée supplémentaire de huit mois le mandat de la force onusienne présente en Haiti depuis juin 2004. Le Conseil a également décidé de renforcer les effectifs militaires et policiers de la MINUSTAH, respectivement de 800 militaires et de 275 policiers civils.
Le mandat de la mission a été prolongé jusqu’au 15 février 2006, soit une semaine après l’entrée en fonction, prévue le 7 février, du président issu des élections présidentielles, qui doivent se dérouler à la fin de cette année. Le Conseil a souhaité que ces élections libres et ouvertes à tous les partis politiques qui ont renoncé à la violence, avec la participation la plus large possible de la population haïtienne, puissent se tenir conformément au calendrier arrêté.
Le Conseil a également lancé un appel pressant aux institutions financières internationales et aux donateurs pour qu’ils décaissent rapidement les contributions promises à Haïti lors de la Conférence internationale des donateurs à Washington en juillet 2004 pour faciliter le bon déroulement des opérations électorales, et la reconstruction du pays.
Des pays comme l’Argentine, le Chili et l’Espagne, qui ont déployé des troupes en Haïti, dénoncent une nouvelle fois la lenteur mise par les donateurs internationaux à débloquer les fonds promis à Haïti.
Selon des déclarations faites le 22 juin par le ministre argentin de la défense José Pampuro et son homologue chilien Jaime Ravinet, il est temps de décaisser ces fonds pour assurer la stabilisation en Haïti. Car, ils peuvent servir à garantir la sécurité et la gouvernance politique du pays.
Le ministre espagnol de la défense, José Bono, a, quant à lui, manifesté le désir de rappeler les soldats espagnols de la MINUSTAH d’ici la fin de l’année 2005. Bono, qui intervenait lors d’une visite au congrès des députés espagnols le 22 juin, a laissé croire qu’il y a plus de solidarité du côté des militaires que de celui des pays qui avaient promis des fonds à Haiti.
Le 4 mai 2005, le Ministre José Bono avait annoncé devant le siège des Nations Unies, que l’Espagne retirera avant la fin de l’année ses troupes déployées en Haïti si les donateurs internationaux ne tiennent pas leurs promesses à Haïti. [do gp apr 24/06/2005 09:30]