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Haïti-Justice/Assassinat de Me. Monferrier Dorval : Le Rnddh dénonce des institutions judiciaire et policière à la solde du gouvernement de facto

P-au-P, 24 juin 2021 [AlterPresse] --- La décision, prise par la Police nationale d’Haïti (Pnh), d’exiger la remise de l’arme, devant assurer la sécurité du magistrat instructeur Renord Régis, en charge du dossier d’assassinat de Me. Monferrier Dorval, dans la soirée du vendredi 28 août 2020, en sa résidence privée, à Pèlerin 5, dans la même zone où habite le président Jovenel Moïse, prouve combien l’institution policière est complètement à la solde du gouvernement de facto actuel, dénonce le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh), dans une note, en date du jeudi 23 juin 2021, transmise à l’agence en ligne AlterPresse..

Cette mesure est scandaleuse, « d’autant plus que le jour de l’appel, enjoignant l’agent à rapporter l’arme en question, coïncidait à la date où Martine Joseph Moïse, l’épouse du président de facto Jovenel Moïse, devait être auditionnée », relève le Rnddh.

A date, seul le secrétaire général du Barreau dees avocates et avocats de Port-au-Prince, Me. Robinson Pierre-Louis, a été auditionné sous toutes réserves, sur huit (8) personnes citées par le cabinet d’instruction, pour être auditionnées à titre de témoins, entre les 31 mai et 24 juin 2021.

Il s’agit de Guerby Blaise, Carl Murat Cantave, Guichard Doré, Reynold Georges, Joseph Jouthe, Aramick Louis, Martine Joseph Moïse et Robinson Pierre-Louis.

Au moins quatre (4) individus avaient été arrêtés pour « assassinat, vol à mains armées, association de malfaiteurs », dans le cadre du dossier relatif à l’assassinat, en date du 28 août 2020, du bâtonnier de l’ordre des avocates et avocats de Port-au-Prince, Me. Monferrier Dorval.

En raison de l’insécurité, qui sévit dans le pays, l’institution policière devrait, de préférence, renforcer la sécurité du magistrat Renord Régis, « qui montre sa volonté manifeste d’instruire le dossier, en vue de faire jaillir la lumière autour de cet assassinat », estime le Rnddh.

L’organisme de défense des droits humains souligne aussi combien le pouvoir judiciaire est poings liés, aux pieds de l’exécutif.

Tout en critiquant le comportement servile de la Police nationale d’Haïti (Pnh) dans cette affaire, le Rnddh invite le commissaire du gouvernement, près le tribunal civil de Port-au-Prince, Me. Bedford Claude, à ne pas constituer un obstacle à la justice, dans le cadre de l’instruction de ce crime du vendredi 28 août 2020.

Le Rnddh dit remettre également entre les mains des autorités étatiques, en général, de l’institution policière, en particulier, la vie du magistrat instructeur Renord Régis.

Les actes d’intimidation, pour éviter que les enquêtes judiciaires aboutissent, ne peuvent plus être tolérés dans le pays, rappelle le Rnddh à la Police nationale d’Haïti.

Le Réseau national de défense des droits humains en profite pour condamner le comportement du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (Cspj), qui a boudé les différentes communications, qui lui ont été adressées par le magistrat instructeur, pour exiger des conditions maximales de travail et de sécurité. [emb rc apr 24/06/2021 11:35]