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Agriculture : Une pénurie d’eau risque de compromettre la récolte de plusieurs hectares de riz, dans l’Artibonite, alerte le Capac

Pont Sondé (Artibonite, Haïti), 23 juin 2021 [AlterPresse] --- Une pénurie d’eau risque de compromettre la récolte de plusieurs hectares plantés en riz, au niveau de la Vallée de l’Artibonite, prévient le Centre d’animation paysanne et d’action communautaire (Capac), dans une note d’alerte transmise à l’agence en ligne AlterPresse.

La production de riz souffre également de plusieurs autres problèmes, comme la disponibilité en intrants, en services de labourage ainsi que le manque de technicité des planteurs, énumère le Capac.

Le curage des canaux et les infrastructures, pour développer et maintenir les conditions d’approvisionnement en eau, font défaut dans le département de l’Artibonite.

Le Capac appelle les autorités à effectuer une intervention rapide dans les communes du département de l’Artibonite contre une pénurie d’eau d’irrigation, qui risque d’affecter les récoltes de riz des paysannes et paysans.

Il souligne combien ces paysannes et paysans du Bas Artibonite dépendent de l’eau, pour produire des aliments et assurer la survie de leurs familles.

« Depuis plusieurs années, les drains et les canaux d’irrigation ne sont pas nettoyés, tandis que les autorités n’ont investi aucun argent du budget de l’État, dans la valorisation de la riziculture », déplore-t-il.

Cependant, les précipitations et les ressources en eau sont assez abondantes pour satisfaire les demandes d’eau.

Lancé le 1er mai 2017 par le président Jovenel Moïse à La Grange, une localité de Brocozèle, cinquième section communale de Saint-Marc (département de l’Artibonite), le programme dit « Caravane du changement », avait pour objectif de réhabiliter les infrastructures dans plusieurs départements et booster la production agricole.

D’importants investissements en matériels lourds, dont des bulldozers, des excavatrices, des camions bascules, des compressifs et des véhicules, ont été effectués, dans le cadre de ce programme qui a été vivement critiqué par plusieurs secteurs.

« Le gouvernement devrait plutôt investir dans l’agriculture, au lieu de gaspiller les fonds publics », avait appelé à l’époque Rosnel Jean-Baptiste, coordonnateur de l’organisation paysanne Tèt kole ti peyizan.

De nos jours, 4,4 millions de personnes souffrent de la faim en Haïti, soit 46% de la population, selon les données de la Coordination nationale de la sécurité alimentaire (Cnsa).

Le Capac appelle, entre autres, les autorités à adopter des politiques publiques adéquates, à même de minimiser les conséquences sur la production agricole et les revenus ruraux.

Il convient aussi d’appliquer une politique globale et intégrée, permettant de réaliser une bonne gestion des ressources en eau.

L’État doit chercher à promouvoir la recherche en matière de technologies d’irrigation, de recyclage et de réutilisation des eaux usées, ainsi que de sélection de variétés végétales peu consommatrices en eau, en accordant une attention particulière aux risques sanitaires et environnementaux, souhaite le Centre d’animation paysanne et d’action communautaire. [mj emb rc apr 23/07/2017 12:10]