P-au-P, 22 juin 2021 [AlterPresse] --- La haute commissaire de l’Organisation des Nations unies (Onu) aux droits humains, la Chilienne Michelle Bachelet, exprime ses inquiétudes, face aux niveaux élevés de criminalité et à la poursuite des troubles politiques à Haïti, à l’ouverture de la 47e session du Conseil des droits humains de l’organisation des Nations unies, qui se déroule, du 21 juin au 13 juillet 2021, à Genève, en Suisse, selon les informations rassemblées par l’agence en ligne AlterPresse.
Ces troubles politiques seraient liés, en partie, à un désaccord sur l’organisation d’un référendum et d’élections prévus, cette année 2021, dans le pays, rappelle Bachelet.
Elle exhorte les autorités haïtiennes à garantir le droit de vote, dans des conditions de sécurité.
Les violences armées de gangs continuent de régner dans plusieurs quartiers de la capitale, Port-au-Prince, notamment à Martissant (sud de la capitale) et au bas de Delmas, malgré les promesses de dispositions, sans cesse annoncées par le Conseil supérieur de la police nationale (Cspn).
Le weekend écoulé, des riveraines et riverains ont pillé plusieurs entreprises commerciales au bas de Delmas, à la suite d’opérations policières, conduites dans la zone, pour déloger des bandits lourdement armés qui y sèment la terreur.
La semaine dernière, un agent du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), Gasley Limage, a succombé à ses blessures, après avoir reçu, dans une patrouille policière, un projectile, lors des tirs de bandits armés.
Dans un point de presse, le samedi 19 juin 2021, le directeur général ad intérim de l’institution policière, Léon Charles, a promis, de nouveau, de traquer les bandits dans leurs fiefs, tout en signalant que Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », « est activement recherché » par la police nationale.
« Barbecue » est considéré comme le suspect numéro 1, dans l’assassinat de Gasley Limage, dit-il.
Un certain nombre d’affrontements récents, entre groupes criminels rivaux, dans la capitale, Port-au-Prince, ont fait au moins 50 morts et entraîné le déplacement de plus de 10 mille personnes, indique la cheffe des droits humains de l’Onu.
Aucune intervention policière n’a été effectuée lors de ces événements meurtriers, déplore-t-elle, soulignant combien ces attaques armées ont également aggravé l’accès déjà très limité aux services de base.
Le haut commissariat aux droits humains des Nations unies condamne également les agressions violentes contre la Police nationale d’Haïti (Pnh), qui ont occasionné la mort d’au moins 25 policiers depuis janvier 2021 (Ndlr : Au moins 32 policiers nationaux ont été froidement exécutés de janvier 2021 au 8 juin 2021, selon un décompte du Réseau national de défense des droits humains / Rnddh).
Les autorités doivent prendre toutes les mesures possibles, pour assurer la protection de toutes les Haïtiennes et de tous les Haïtiens, recommande Michelle Bachelet, la haute commissaire des Nations unies aux droits humains, qui appelle l’État haïtien à s’attaquer aux causes profondes des violences armées. [emb rc apr 22/03/2021 11:50]