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Insécurité : Jovenel Moïse sollicite l’appui de la communauté internationale, pour lutter contre la prolifération des armes et munitions en Haïti

La Pnh promet de traquer les bandits dans leurs fiefs

P-au-P, 21 juin 2021 [AlterPresse] --- Le président de facto Jovenel Moïse lance un appel à la communauté internationale, pour l’aider à lutter contre la prolifération des armes en Haïti, lors d’un point de presse, donné au Palais national, le dimanche 20 juin 2021 et dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.

La communauté internationale devrait s’engager aux côtés de la Police nationale d’Haïti (Pnh), pour contribuer au contrôle de l’importation des armes et des munitions dans le pays, selon Joveenel Moïse,soulignant qu’il ne souhaite nullement un appui militaire international.

Jovenel Moïse a fait ces déclarations après sa participation à un Forum international de la diplomatie, qui s’est déroulé dans la quatrième ville en importance de Turquie, Antalya, autour du thème « diplomatie innovante, nouvelle ère, nouvelle approche ».

Les États-Unis d’Amérique ont déjà pris l’engagement, pour permettre de remonter aux principales personnes impliquées dans le trafic d’armes à feu dans le pays, fait savoir Jovenel Moïse, réaffirmant sa détermination à renforcer l’institution policière.

Il a également sollicité l’appui des organisations de défense des droits humains, de la presse, de l’Office de la protection de la citoyenne et du citoyen (Opc) et des forces armées d’Haïti (Fadh) pour supporter la Pnh, dans la lutte contre le phénomène de l’insécurité.

Il a ainsi recommandé au premier ministre de facto par intérim, Claude Joseph, et au directeur général ad intérim de la Pnh, Léon Charles, d’accélérer les commandes d’équipements, qui ont été placées pour renforcer la police nationale.

La Pnh promet de traquer les bandits dans leurs fiefs

La police aurait pris toutes les dispositions et mobilisé toutes ses ressources, pour contrer les actes d’insécurité et les démonstrations de force brutale des bandits, dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, déclare Léon Charles, lors d’un point de presse, tenu le samedi 19 juin 2021.

Des opérations seront conduites dans les fiefs des gangs, promet le chef ad intérim de la police, tout en déplorant les assassinats de policiers par des bandits armés.

« Les bandits ont franchi la ligne rouge », reconnaît Léon Charles, signalant, pour la première fois, que Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », « est activement recherché » par la police nationale.

« Barbecue » est considéré comme le suspect numéro 1 dans l’assassinat, la semaine dernière, de l’agent 1 du Corps d’intervention et de maintien d’ordre (Cimo), Gasley Limage, dit-il.

« Tous les policiers sont convoqués à leurs postes d’affectation. Les patrouilles vont être renforcées et les interventions policières vont se poursuivre ».

Des instructions ont été également passées, pour empêcher la répétition des actes de pillage, enregistrées, du vendredi 18 au dimanche 20 juin 2021, dans certains endroits de la capitale, Port-au-Prince, notamment au bas de Delmas, poursuit-il.

Vers un accompagnement des commerçants victimes de pillage dans la capitale

Une enquête doit être diligentée pour savoir quels ont été les commerçants et commerçantes victimes d’actes de pillage entre les communes de Delmas et de Cité Soleil (nord de la capitale) au cours des derniers jours, soit du vendredi 18 au dimanche 20 juin 2021, souhaite Jovenel Moïse.

Les autorités devraient ensuite discuter avec ces commerçantes et commerçants, et les accompagner à travers la Banque nationale de crédit (Bnc).

Dans une note, la chambre franco-haïtienne de commerce et d’industrie (Cfhci) a condamné, avec la plus grande fermeté, ces actes de pillages, qui viennent s’ajouter au climat délétère qui sévit dans le pays.

Tout en présentant ses sympathies aux victimes des récentes violences, commises notamment à Martissant, Bel Air et Delmas, la Chfci appelle tous les autres acteurs de la société civile à se concerter, en vue de trouver une solution de sortie de crise.

Indignation face à la terreur des gangs armés

Dans une autre note, l’Association des industries d’Haïti (Adih) affirme être sidérée par l’impuissance et l’incapacité du gouvernement de facto à rétablir l’ordre et la paix dans le pays, des autorités dont la mission est de protéger et servir la nation.

L’Adih appelle donc l’État haïtien à assumer ses responsabilités face aux gangs armés, qui sèment la terreur sur le territoire national.

Pour sa part, la Direction politique de l’opposition démocratique (Dirpod) estime que la fédération des gangs armés, qui terrorisent la population, constitue un outil politique, créé par Jovenel Moïse, pour se maintenir au pouvoir et installer à nouveau une dictature en Haïti.

« Les actes terroristes de ces gangs du Parti haïtien tèt kale (Phtk) au pouvoir font trop de dégâts. Ils paralysent toutes les activités dans la capitale, tuent beaucoup de gens, détruisent et pillent des magasins. Une situation, qui pousse des milliers de personnes au chômage ».

La Dirpod encourage les forces vives de la nation à s’unir, pour forcer le président de facto, Jovenel Moïse, à quitter le pouvoir, en vue d’éviter une guerre civile et la présence d’une force étrangère sur le sol haïtien.

La Direction politique de l’opposition démocratique dénonce l’attitude de la communauté internationale, qui contribue à la misère du peuple haïtien, en supportant le régime de facto actuel. [mj emb rc apr 21/06/2021 16:20]