P-au-P, 15 juin 2021 [AlterPresse] --- Le parti politique Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne (Lapeh) alerte l’opinion publique quant à une éventuelle intensification de la crise, à cause de la montée du banditisme en Haïti.
À l’émission TiChèzBa sur AlterRadio 106.1 f.m, l’ex-sénateur Jean Hector Anacacis, coordonnateur du parti politique Lapeh, dit s’inquiéter sur ce qui pourrait se passer avec les groupes armés dans le pays, au cas où il y aurait une transition politique. ( Émission en rediffusion sur AlterRadio, mercredi 16 juin 2021 à 7 ;00, 11:00, 19:00 et 23:00 )
« Le pire est à venir. Le prochain gouvernement, qui prendra les rênes du pays, après le départ de Jovenel Moïse, ne pourra pas rester plus de trois mois au pouvoir, car la crise va s’amplifier (…) avec cette réalité, où chacun détient son propre groupe armé », anticipe-t-il.
Des gangs armés continuent de semer la terreur dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de la capitale, Port-au-Prince, notamment à Martissant, La Saline, Cité soleil, au bas de Delmas et à Bel Air.
Les dimanche 13 et lundi 14 juin 2021, de nombreuses détonations d’armes à feu ont été encore entendues en plusieurs de ces endroits, créant une véritable panique.
« Nous ne pourrions pas tuer tous ces hommes armés, si bien qu’ils seront remplacés après leur mort », déclare le parti politique Lapeh, qui encourage le prochain gouvernement à engager, de préférence, un cycle de dialogue avec les bandits armés.
À l’issue de cet éventuel dialogue, certains bandits pourront « suivre des sessions de formation pour intégrer l’armée et servir le pays. Le prochain gouvernement pourrait faciliter le départ, vers l’extérieur, de certains d’entre eux et également permettre à la justice de sévir contre ceux, qui ont des comptes à rendre », propose le parti politique Lapeh.
Le parti politique Ligue alternative pour le progrès et l’émancipation haïtienne considère ces hommes armés comme des révoltés, des gens livrés à eux-mêmes, avec leurs armes en main.
Il y a, parmi eux, d’anciens agents de sécurité de parlementaires et de directeurs généraux.
« Des informations feraient croire qu’il y aurait environ 2 à 3 mille policiers, qui feraient partie de gangs armés, selon des données de l’ambassade américaine ».
Le coordonnateur de Lapeh plaide en faveur du renforcement de la police et de la réhabilitation des quartiers populaires.
Dans un rapport, publié le 11 juin 2021, la veille des 26 ans (12 juin 1995 - 12 juin 2021) de la Police nationale d’Haïti (Pnh), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) a appelé l’Inspection générale de la dite institution à ouvrir une enquête sur l’utilisation des matériels policiers par les bandits armés.
Les policiers nationaux, qui sont de connivence avec les gangs armés, doivent être aussi sanctionnés, souhaite le Rnddh.
Les conditions actuelles ne sont pas favorables à l’organisation des élections générales dans le pays, au cours de cette année 2021, estime, par ailleurs, le parti politique Lapeh, soulignant combien une transition politique est inévitable en Haïti.
À travers un tweet, le groupe politique dénommé « Entente » appelle à une transition de rupture, tout en rejetant tout accord, dialogue, référendum et des élections avec le président de facto Jovenel Moïse.
La transition de rupture devrait durer deux années et devra aborder tous les problèmes, qui rongent le pays, après le départ de Jovenel Moïse, poursuit, de son côté, le parti politique Mouvement patriotique populaire dessalinien (Mopod). [mj emb rc apr 15/06/2021 09:40]