P-au-P., 07 nov. 02 [AlterPresse] ---- Le gouvernement haïtien a rendu public en début de soirée ce 7 novembre un rapport sur la mise en application au 4 novembre 2002 des résolutions 806 et 822 de l’Organisation des Etats Américains (OEA).
Ce document, préparé par le ministère de la justice, traite de "la gestion des actes de violence du 28 juillet et du 17 décembre 2001", du "programme de désarmement et de lutte contre la drogue", du "traitement accéléré" des cas d’assassinats des journalistes Jean Dominique et Brignol Lindor.
Le document, consulté par AlterPresse, aborde aussi les dossiers relatifs à "l’amélioration des conditions de détention" et la mise en œuvre de "mesures susceptibles de faciliter la formation d’un CEP "crédible" en vue d’élections "pacifiques libres et démocratiques".
A propos du processus électoral, le rapport fait état de "plusieurs démarches (du Président Aristide) visant à la formation du CEP". Au nombre de ces démarches, le document mentionne des conversations téléphoniques avec des responsables de l’opposition, la tenue de rencontre de travail avec les principaux secteurs concernés, la correspondance adressée à ces secteurs pour les inviter à designer leur représentant au CEP et la transmission d’une requête formelle a l’OEA en vue d’une assistance technique en matière de sécurité électorale.
Le rapport est construit à partir du postulat que les événements du 17 décembre 2001 (attaque contre le palais national et représailles ontre l’opposition) sont inséparables de ceux du 28 juilllet de la même annee (assaut contre l’accadémie de police et plusieurs commissariats faisant plusieurs victimes parmi les policiers). Ainsi, moins de deux pages ont été spécifiquement accordées aux violences de la fin de l’année dernière, a constaté AlterPresse. Le rapport indique que "plusieurs personnes ont été retenues dans les liens de la prévention et d’autres sont activement recherchées."
Dans ce cadre, le document précise qu’une personne a été arrêtée, le nommé Gardy Registre, "auteur présumé" de l’incendie du local de L’Alliance pour la Libération d’Haïti (ALAH), et deux mandats d’arrêt lancés contre deux délégués de ville du parti au pouvoir, Fanmi Lavalas.
Dans une autre section du rapport, un décompte permet de voir que 9 mandats d’amener et 3 mandats de dépôts ont été décernés, sans expliciter le degré d’implication des personnes concernées, dans les événements du 28 juillet ou ceux du 17 décembre 2001.
Au niveau des réparations, le rapport indique que 34 millions de Gourdes ont été à ce jour rendus disponibles. Les premiers fonds ont été prioritairement versés aux partis et organisations politiques de l’opposition, lit-on. Le document fait état cependant de la poursuite de pourparlers avec l’Organisation du Peuple en Lutte (OPL) et le Centre de Recherche et de Formation Economique et Sociale pour le Développement (CRESFED) auxquels "il a été proposé des réparations de l’ordre de 35 millions de Gourdes".
En outre, "un montant équivalent à 150 mille Dollars américains a été négocié pour l’Institut Francais d’Haïti, valeur qui sera versée dans l’immédiat".
Le rapport informe aussi que le gouvernement a déjà entamé le processus de constitution d’un fond au profit "des autres catégories de victimes, notamment celles de la Police Nationale d’Haiti, de Fanmi Lavalas et de la population".
Au chapitre du désarmement, AlterPresse a relevé que plusieurs bilans séparés ont été fournis, incluant les opérations anti-drogue. Parmi les saisies effectuées, le rapport fait état de 32 armes classiques et 19 armes créoles (artisanales) récupérées au 9 juillet 2002 dans la zone métropolitaine, 720 T65, 980 Gallile, 482 Uzi, 68 fusils de calibre12 et 300 revolvers de calibre 9mm confisquées au 12 août 2002, ainsi que 39 armes classiques et 19 armes créoles saisies en octobre dernier. [vs gp apr 07/11/02 20:00]