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Haïti-Criminalité : Décor lugubre dans le quartier désert de Martissant, ce mardi 8 juin 2021, après les affrontements meurtriers entre gangs armés rivaux

P-au-P, 08 juin 2021 [AlterPresse] --- Le quartier de Martissant (dans la périphérie sud de la capitale, Port-au-Prince) et ses environs présentent, ce mardi 8 juin 2021, le spectacle d’un lieu désert et lugubre, deux jours après les affrontements armés entre gangs rivaux, déroulés, du mardi 1er juin au dimanche 6 juin 2021, observe l’agence en ligne AlterPresse.

« A part quelques personnes déplacées, remarquées sur la place de Fontamara, la zone de Martissant jusqu’à Portail Léogâne était déserte. Les véhicules de transports en commun sont rares », décrit une collaboratrice d’AlterPresse.

Des piles de fatras et beaucoup de mares boueuses jonchent les rues désertes de Martissant, où le commerce formel et informel a cessé de fonctionner depuis plusieurs jours.

Les impacts de balles sont visibles sur les murs des maisons, notamment au niveau de Martissant 2 et 4.

Le commissariat de police demeure fermé à Martissant, qui inspire frayeur et peur, par rapport aux inquiétudes exprimées face à d’éventuelles attaques de gangs armés.

Près d’une pompe à Martissant 7, le corps d’une personne sans vie, dont une partie du visage est dévorée probablement par des chiens et cochons, gît encore sur le sol.

Le marché public, situé à Martissant 23, ne fonctionne pas. Quelques petites commerçantes sont remarquées, après la 5e avenue Bolosse et sur la route du Bicentenaire.

Des bandits armés auraient intercepté un minibus avec des passagères et passagers, l’obligeant à emprunter la 4e avenue Bolosse.

« Je viens de traverser Martissant. Je n’ai jamais vu un spectacle pareil. Quartiers fantômes. Tout est fermé. Désert. Pas même un chien dans les rues. Même le commissariat de police semble être abandonné », a écrit l’écrivain notoire, Gary Victor, sur sa page Facebook.

Quelques rares véhicules publics et privés sont remarqués sur la route, par endroits défoncés, rapporte Gary Victor.

« Ceux, qui portent les armes en Haïti, bandits ou policiers - tout se confond maintenant - sont à la fois abrutis, assassins, imposteurs. Car, des bandits, se déplaçant dans une ville fantôme, n’ont plus de bouclier humain. Sauf que notre police, aux ordres d’un pouvoir mafieux, n’a nul besoin d’appréhender les bandits », poursuit-il.

« Pendant ce temps, des milliers de personnes sont sans abris. Tous leurs avoirs sont en péril, peut-être perdus. Une belle merde, ces hommes au pouvoir !!! », lâche Gary Victor.

Des affrontements armés entre gangs rivaux à Martissant et Fontamara (département de l’Ouest) ont paralysé, depuis le mardi 1er juin 2021, la circulation automobile, bloquant ainsi l’accès à quatre autres départements (Sud-Est, Sud, Grande Anse et Nippes).

Ces violences ont fait une dizaine de morts, dont 4 policiers nationaux, des civils et plusieurs blessés, selon un bilan partiel.

Des maisons et petites entreprises ont été incendiées, alors que des milliers de personnes ont été déplacées, notamment des femmes, des enfants en bas âge et des personnes à mobilité réduite, lors de ces affrontements entre gangs armés rivaux. [emb rc apr 08/06/2021 13:40]