P-au-P, 27 mai 2021 [AlterPresse] --- Le Conseil permanent de l’Organisation des états américains (Oea) décide d’envoyer, au plus tard à la mi-juin 2021, « une mission de bons offices » en Haïti, pour « faciliter un dialogue qui conduirait à des élections libres et équitables », apprend l’agence en ligne AlterPresse.
La délégation de l’Oea comprendra des représentants du Canada, du Costa Rica, de l’Équateur, de Saint Vincent et Grenadines et des États-Unis d’Amérique, précise la résolution, adoptée le mercredi 26 mai 2021, lors d’une réunion du Conseil permanent de l’Oea.
14 pays ont accepté cette résolution, à l’exception du Nicaragua.
La « mission de bons offices » de l’Oea devrait avoir lieu au plus tard à la mi-juin 2021, suivant les termes de référence de la résolution présentée par Hugh Adsett, ambassadeur et représentant permanent du Canada à l’Oea.
Elle soumettra, dans les 2 semaines après son retour, un rapport contenant ses constatations, recommandations et conclusions au président du Conseil permanent de l’Oea.
Ce document sera accompagné de la demande de transmettre celui-ci au président de facto d’Haïti, Jovenel Moise, aux parties prenantes locales, dont la mission aura obtenu la participation, ainsi qu’aux délégations des États membres.
Un budget d’environ US $24,000.00 (US $ 1.00 = 100.00 gourdes ; 1 euro = 112.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.70 gourde aujourd’hui) s’avère nécessaire pour appuyer cette mission, estime le secrétariat de l’Oea.
Une contribution financière a été faite par les États-Unis d’Amérique pour permettre l’accomplissement de cette mission, qui s’effectue dans un contexte de pandémie liée au Covid-19 (le nouveau coronavirus).
Les membres de la mission devraient compléter leur vaccination contre le Covid-19 avant leur départ, souhaite l’Oea.
« Toutes les précautions sanitaires – telles que la distanciation physique et le port du masque – ainsi que les protocoles pour les voyages internationaux concernant les tests seront strictement respectés tout au long de la visite ».
Les membres de la délégation prévoient de rencontrer de hauts responsables du pouvoir exécutif de facto et des partis politiques de l’opposition, d’autres protagonistes politiques haïtiens, des membres de la société civile, y compris des groupes représentant des femmes, des dirigeants religieux et des représentants du secteur privé.
Les autorités de facto en Haïti saluent la décision du Conseil permanent de l’Oea, qui a donné suite à leur demande ainsi que la composition de la mission, dont le travail « contribuera certainement à cimenter davantage la longue tradition de coopération entre Haïti et l’Oea », déclare le représentant d’Haïti, Bocchit Edmond.
Les qualités individuelles de la délégation de l’Oea constitueraient une garantie que la mission saura mener à bien sa tâche, que le Conseil lui a confiée, souhaite Bocchit Edmond.
Le gouvernement de facto en Haïti « tend constamment et continue de tendre la main à tous les acteurs clés de la société haïtienne, dans le but de trouver le plus large consensus possible autour des dossiers liés aux intérêts du peuple haïtien », déclare Bocchit Edmond.
Selon Bocchit Edmond, le gouvernement de facto espère également un accord politique, qui réunira tous les protagonistes autour de la nécessité de garantir les conditions minimales et techniques pour l’exécution du calendrier électoral pour l’année 2021, élaboré par un organisme électoral controversé.
A travers le Ministère des affaires étrangères, le gouvernement de facto s’était déclaré disposé à accueillir une mission de l’Oea, en appui à un éventuel dialogue politique avec des protagonistes dans la vie nationale, dans une correspondance adressée en avril 2021 à l’Uruguayen Luis Almagro Lemes, secrétaire général de l’Oea.
Ce dialogue devrait également permettre de conclure un accord politique, susceptible de faciliter l’organisation du référendum, inconstitutionnel et illégal, rejeté par les forces vives du pays, et des élections irrégulières à tous les niveaux au cours de l’année 2021, suivant le calendrier établi à cette fin par le régime de facto.
Tout en critiquant l’envoi d’une mission en Haïti, plusieurs secteurs, notamment de l’opposition, rejettent l’organisation des prochaines élections et le référendum inconstitutionnel et illégal de Jovenel Moïse, dont le mandat a expiré depuis le 7 février 2021.
Ces secteurs appellent à la mise en place d’une transition de rupture, pour remplacer le régime politique actuel, dénoncé comme complice dans des actes de corruption et de criminalité dans le pays, entre autres. [emb rc apr 27.05/2021 10:30]