P-au-P, 07 mai 2021 [AlterPresse] --- Malgré la décision de l’Union européenne (Ue) de n’accorder ni financement au gouvernement haïtien, ni appui au processus référendaire et électoral, le régime de facto en place continue de s’entêter à réaliser son référendum inconstitutionnel et ses élections irrégulières au cours de cette année 2021.
Le gouvernement va consentir d’énormes sacrifices, pour permettre la réalisation du référendum, « avec une participation massive » de la population, réagit Patrick Crispin, conseiller politique de Jovenel Moïse, dans un entretien à AlterRadio/AlterPresse.
Toutefois, il est fondamental que nos amis de l’Union européenne respectent notre indépendance et notre autonomie, tient-il à souligner.
Patrick Crispin en profite pour appeler les protagonistes politique haïtiens à mettre leur orgueil de côté, pour dialoguer et trouver une issue à la crise actuelle.
Aucune mission d’observation de l’Ue n’est envisagée du côté de Bruxelles pour le référendum ainsi que pour les élections, prévus cette année, a annoncé la représentante de la délégation de l’Ue en Haïti, Sylvie Tabesse, à l’occasion de la fête de l’Europe, le dimanche 9 mai 2021.
Pour sa part, le premier ministre de facto Claude Joseph continue de solliciter le soutien de la communauté internationale, en vue de l’aboutissement de ces deux processus.
Il renouvelle aussi la détermination du président de facto Jovenel Moïse, dont le mandat a pris fin depuis le 7 février 2021, à doter le pays d’une nouvelle Constitution « taillée sur mesure », pour l’élaboration de laquelle il n’a aucune provision constitutionnelle et légale, et à renouveler le personnel politique, en dehors des normes légales.
Dans un tweet, l’un des portes paroles du Secteur démocratique et populaire, Me. Michel André, qualifie de double jeu l’attitude de la représentante spéciale du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, l’Américaine Helen Meagher La Lime, par rapport au processus de référendum inconstitutionnel et illégal.
La Lime a participé, le jeudi 6 mai 2021, à une réunion autour d’une planification sécuritaire, liée à l’organisation du référendum inconstitutionnel, alors que le Bureau intégré des Nations unies (Binuh) avait qualifié le « processus de non-inclusif et non-transparent », déplore l’avocat et militant politique.
Le référendum, interdit par la Constitution, et les élections jugées inopportunes sont fixés, respectivement, en juin et septembre 2021.
Trois experts internationaux en sécurité attendus, 17 mai 2021, en Haïti
Entre-temps, trois experts internationaux, dont deux en crimes organisés et un en renseignements, seront en Haïti, le lundi 17 mai 2021, pour accompagner l’institution policière à mettre les bandits hors d’état de nuire, a fait savoir, dans un tweet, Mathias Pierre, ministre de facto, délégué auprès du premier ministre, chargé des questions électorales et des relations avec les partis politiques.
Ce soutien a été requis, par le président de facto Jovenel Moïse, du secrétaire général des Nations unies, en perspective du référendum inconstitutionnel et des élections irrégulières dans le pays.
De son côté, le porte-parole du parti politique Rasanbleman sosyalis pou yon inisyativ nasyonal tou nèf (Rasin Kan Pèp La), Camille Chalmers y voit une forme d’ingérence étrangère, qui se traduit par la dépendance de la Police nationale d’Haïti (Pnh) par rapport aux Nations unies.
« Cela ne m’étonne pas que le gouvernement de facto haïtien fasse appel à des spécialistes étrangers, pour renforcer les actes de répression contre la population », dénonce Rasin Kan Pèp La. [emb rc apr 07/05/2021 14:55]