P-au-P, 28 avril 2021 [AlterPresse] --- Confier la gestion financière de la Police nationale d’Haïti (Pnh) à son directeur général représente un danger pour la sécurité publique, met en garde l’organisme de droits humains Fondasyon je klere (Fjkl), dans un rapport en date du 26 avril 2021, dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse.
La gestion financière de la Police nationale d’Haïti (Pnh) est-elle une source d’insécurité en Haïti ?, s’est interrogée la Fjkl, dans ce rapport relatif à un audit financier sur la gestion (23 août 2016 - 23 août 2019) de l’ex-directeur général de la Pnh, Michel-Ange Gédéon, nommé directeur général ad intérim en avril 2016.
En ce qui a trait à la gestion financière, la Pnh est source de convoitise, de tentation et de corruption, qui génère des conflits, de l’indiscipline et de l’instabilité, relève la Fondation je klere, soulignant combien cette situation a un impact direct sur la sécurité publique.
Les policiers nationaux ne sont pas toujours bien préparés pour de telles tâches, d’une part. Cela permet au directeur général de la police d’accorder des privilèges à des proches, placés autour de lui ou en des postes clés, d’autre part, constate-t-elle.
L’organisme de droits humains estime que les dépenses d’investissements ne sont pas bien assurées.
A titre d’exemples, près d’un demi-milliard de dollars américains (Ndlr : US $ 1.00 = 87.00 gourdes ; 1 euro = 105.00 gourdes ; 1 peso dominicain = 1.60 gourde aujourd’hui) ont été dépensés, en trois ans, de 2016 à 2019, par l’administration de Michel-Ange Gédéon, à la tête de la Police.
Pour quel bilan sur le plan sécuritaire ? Ces fonds ont-ils servi à renforcer la capacité d’intervention de la Pnh et à mieux garantir la sécurité du pays ? , se demande la Fondasyon je klere.
La Fjkl souligne combien une gestion rationnelle de ces fonds pouvait rendre la police nationale plus performante.
Depuis quelque temps, les agents de la Police nationale d’Haïti sont incapables de remplir valablement leur rôle, consistant à protéger les vies et biens.
Souvent victimes d’actes d’assassinats, mal équipés et mal rémunérés, les agentes et agents sont impuissants à freiner les actes de criminalité, comme le kidnapping, dans le pays, où on assiste à une prolifération des gangs armés, parfois complices des autorités étatiques.
Décharger le directeur général de la Pnh et d’autres responsables de police du fardeau de la gestion financière, créer une entité indépendante de la Pnh, placée sous tutelle du Ministère de l’économie et des finances (Mef) pour être chargée de cette tâche, figurent parmi les propositions faites par l’organisme de défense des droits humains, la Fondasyon je klere. [mff emb rc apr 28/04/2021 11:45]