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Crise : Le pouvoir de facto en place envisagerait un financement de son référendum illégal à travers le trésor public en Haïti

P-au-P, 27 avril 2021 [AlterPresse] --- Le pouvoir de facto en place projetterait de puiser dans les ressources du trésor de la république d’Haïti, pour financer l’organisation du référendum controversé du président de facto, Jovenel Moïse, prévu pour le 27 juin 2021, laisse entendre Patrick Crispin, conseiller de Jovenel Moïse, dans une interview accordée à l’agence en ligne AlterPresse.

« En tant qu’État indépendant, parler de la Constitution et des élections fait partie de la souveraineté nationale. En ce qui concerne le changement de Constitution et l’organisation d’élections dans le pays, l’argent doit sortir du trésor de la république, selon le principe de la volonté populaire haïtienne », soutient Crispin, après la position des 68 membres du Congrès américain appelant le département d’État à ne fournir aucun soutien, financier ou technique, pour faciliter le référendum de Jovenel Moïse.

Questionné sur les préoccupations, exprimées par les 68 membres du Congrès américain, Patrick Crispin estime que « les parlementaires américains, dans une approche géopolitique, en fonction de la politique extérieure des États-Unis d’Amérique, ont le droit de faire une lecture de la situation et d’en faire des recommandations à leur ministre des affaires étrangères, sur les positions à prendre ».

« L’administration Moïse manque de crédibilité et de légitimité, pour superviser un référendum constitutionnel, prévu en juin 2021, ou pour administrer des élections libres et équitables. La réforme constitutionnelle proposée, que les juristes considèrent comme inconstitutionnelle, concentrerait davantage le pouvoir exécutif », ont souligné ces 68 membres du Congrès américain, dans une lettre, en date du 26 avril 2021, adressée au secrétaire du département d’État, Antony Blinken.

Il ne revient pas aux étrangers de dire si on doit changer ou non la Constitution de 1987, déclare Patrick Crispin, appelant les pays dits amis d’Haïti à respecter « notre droit comme État indépendant et autonome ».

Le processus de changement de Constitution n’est pas « à ce stade suffisamment inclusif, participatif ou transparent », considère le Core Group.

Il faudrait un large consensus, qui implique l’ensemble des forces vives de la nation pour engager une telle réforme, affirme la structure composée de plusieurs ambassades en Haïti, dans un communiqué.

« Au fur et à mesure, les autorités, qui sont concernées en la matière, vont travailler, afin de permettre à tous les départements, toutes les communes et sections communales ainsi qu’à tous les acteurs concernés de réagir, pour pouvoir produire un travail, qui sera effectivement plus inclusif et plus participatif », tente de justifier Patrick Crispin.

Contrairement au conseiller du président de facto, le Secteur démocratique et populaire a applaudi la position des 68 membres du Congrès américain, qu’il assimile à un pas dans la bonne direction.

Jovenel Moïse constitue un obstacle à la résolution de la crise politique, réaffirme le Secteur démocratique et populaire, tout en rejetant toutes négociations et cohabitations avec ce président de facto. [mj emb rc apr 27/04/2021 16:01]