Español English French Kwéyol

Haïti-Crise : La nouvelle Constitution de Jovenel Moïse, un mécanisme pour protéger les dilapidateurs des fonds PetroCaribe, estime Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo

P-au-P, 26 avril 2021 [AlterPresse] --- Le président de facto Jovenel Moïse entend établir une nouvelle Constitution dans le pays, afin de protéger « les assassins et voleurs des fonds PetroCaribe, estime le regroupement Konbit òganizasyon politik, sendikal ak popilè yo, en conférence de presse, ce lundi 26 avril 2021 à laquelle a assisté l’agence en ligne AlterPresse.

« C’est un moyen pour permettre aux personnes, qui ont commis des crimes et vols, d’échapper à des sanctions », relève le syndicaliste Josué Mérilien, membre du regroupement Konbit òganizasyon popilè, sendikal ak popilè yo.

Jovenel Moïse a été épinglé, plusieurs fois, dans des rapports sur la gestion de plus de 4 milliards de dollars américains des fonds PetroCaribe.

Jovenel Moïse est soupçonné d’avoir utilisé « des stratagèmes de détournement de fonds publics », selon les rapports d’audit de la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca).

Le regroupement Konbit òganizasyon popilè, sendikal ak politik yo invite la population à protester contre ce projet de référendum illégal.

Le registre référendaire sera fermé, le lundi 26 avril 2021, à minuit, a annoncé le Conseil électoral provisoire (Cep) inconstitutionnel et illégal.

Malgré le rejet de ce processus par les forces vives du pays, ledit Cep déclare encourager les citoyennes et citoyens à se rendre au bureau de l’Office national d’identification (Oni), le plus proche de leurs domiciles, en vue de remplir les formalités d’obtention de leurs cartes d’identification, dont la production, sur base d’un contrat avec la firme allemande Dermalog, non validé par la Cour supérieure des comptes et du contentieux administratif (Cscca), est dénoncée par plusieurs organismes nationaux de droits humains.

Sur diktat des Nations unies, dans un contexte de crise politique de plus en plus aiguë, le gouvernement de facto a été contraint de reporter, au 27 juin 2021, ledit referendum pour une nouvelle Constitution, initialement prévu pour le dimanche 25 avril 2021.

Pour justifier ce report, le ministre de facto, chargé des questions électorales, Mathias Pierre, a évoqué des exigences techniques et logistiques, imposées par le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Bureau des Nations unies pour les services d’appui aux projets (Unops), en fonction des vingt (20) semaines requises pour l’acquisition et la distribution des matériels électoraux.

Ce projet de référendum illégal et inconstitutionnel, du président de facto Jovenel Moïse, représente un exercice suicidaire, susceptible de provoquer encore plus de chaos en Haïti, met en garde, pour sa part, l’ancien député Jerry Tardieu, coordonnateur national du « Mouvement en avant », dans une prise de position.

Le projet de référendum pour une nouvelle Constitution est « techniquement impossible, méthodologiquement aberrant et politiquement suicidaire », pour le pays, qui risque de sombrer dans plus de chaos pour les années à venir, souligne l’ex-parlementaire.

En période de vide institutionnel, le processus devrait être inclusif et permettre à toutes et à tous de faire un débat approfondi avec l’opposition et la société civile, considère, de son côté, l’Union européenne (Ue) à travers son haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’Espagnol Josep Borell.

Les conditions de violences en Haïti ne sont pas adaptées pour permettre un dialogue entre les forces politiques du pays, afin de trouver une issue à l’organisation d’élections libres, crédibles et démocratiques, ajoute l’Union européenne. [mj emb rc apr 26/04/2021 16:05]